In Ho venait tout juste de se lever, la chevelure dans tous les sens, les yeux mouillés et éblouis par le moindre éclat lumineux. Pas très flatteuse comme vu d’ensemble si ce n’était son anatomie simplement couverte par un short. Non vraiment, il aurait tout de même dut prendre le temps de revêtir un tee shirt avant de descendre les escaliers de sa résidence et prendre le courier. Ses colocataires ne se firent pas prier pour lui donner quelques bons conseils sans quoi ils le prendraient tous pour un exhibitionniste. Quels rabats joies ! Mais avec son caractère naturel, une fois l’information enregistré, il comprit la situation dans laquelle il était et se couvrit comme il put à l’aie de ses mains dont l’une tenait fortement les lettres du jour avant de s’engouffrer de nouveau dans sa chambre sans croiser qui que ce soit. La honte se lisait rapidement sur son visage tendis qu’il tenait d’effacer ce qui venait de se passer en positionnant ses mains contre ses yeux et en les frottants. Ca n’arrangeait pas vraiment les choses alors rien de mieux que de se pencher sur les lettres positionnées en face de lui. Sur l’une de ces feuilles blanches, était inscrit son nom. Le coréen chercha rapidement une paire de ciseau dans l’un de ses tiroirs. Une seule lame lui suffisait pour percer le mystère et lui révéler une invitation pas comme les autres. Ses aînés préparaient depuis des semaines une petite fête pour toutes les promos. Ca permettrait de faire connaissance avec la nouvelle promo de premières années et de dire au revoir aux plus âgés. Les connaissant un peu, il pourrait compter sur ses derniers pour réaliser quelques belles surprises. De quoi le faire plier face à cette proposition. Pas très difficile non plus de le convaincre de participer à une fiesta en bonne compagnie. Qui dit fête dit musique donc danse.

Quelques heures plus tard, In Ho choisit de porter des vêtements confortables mais chic pour être paraît pour la soirée. Qui sait ? Il pourrait bien faire de jolies rencontres ce soir. L’homme positionna sa veste sur ses épaules, finit par ranger les clés de sa résidence dans l’une de ses poches. Le voilà prêt à s’amuser ! Ses amis lui donnent rendez vous à deux pas de chez lui et l’attendait mine de rien devant l’un des plus grands arbres plantés à l’université. Une fois à leurs côtés, il les salua comme il se devait avec le sourire aux lèvres toujours aussi heureux de voir des visages familiers. En de pareilles occasion, autant venir à la petite fête en bonne compagnie et ne pas chercher trop longtemps de visage familier. Les minutes qui les séparaient tous du parc furent si courte qu’il douta être arrivé à la bonne destination. Mais ce doute s’éclipsa en deux secondes face à l’installation qu’il avait en face de lui. Buffet, piste de danse, scène, dj et autres jeux en plein airs capables d’occuper tous ces préa-dultes toute la nuit. Demain pas de cours d’imposer, le week end était à eux et même si In Ho devrait payer cette soirée de folie par sommeil insatisfait, cela ne le dérangeait pas du tout – ses colocataires n’en diront peut être pas autant.

Un air apaisant se fondait dans l’air. Les musiciens n’étaient autres que les quatrième années. Pas mal. C’est vrai que leur emploi du temps était si rempli qu’il était bien difficile de voir ou bien rencontrer d’autres promos et d’autres sections que celle prit par le beau coréen. Il affichait un air de satisfaction, souhaitant de déhancher sur la place. Il commença à bouger tout en laissant glisser sa veste le long de ses épaules jusqu’à ce qu’elle touche le sol. Soudain, ses yeux furent accrochés par une vision inhabituel. Un homme qui n’était pas sans lui rappeler une ancienne connaissance, dansait en compagnie d’autres inconnus. C’était étrange comme les mouvements qu’il enchaînait lui rappelait une époque révolue. Epoque qu’il avait tant souhaité oublier. Non impossible, les lâches restaient des lâches et pourtant lorsque l’homme en question se tourna légèrement, son profil fut éclairé par l’un des spots présents révélant sans mal son identité. Aussitôt sa mâchoires resta figée n’en revenant pas un instant. L’une des amies d’In Ho présente à ses côtés s’inquiétaient de l’était de son ami le trouvant bien pâle. Et pour cause ! Il avait en face de lui un traître ! Un homme qui l’avait laissé tombé alors même qu’ils partageaient une passion commune pour la danse de rue et les battle. Il n’arriverait jamais à lui pardonner sa fuite. Du jour au lendemain, son image s’était évanouie dans la nature sans qu’aucun contact ne soit conservé. Le brun vit rouge, serrant ses poings, ne sachant plus que faire. Son regard se faufila dans la foule, la balayant de droite à gauche pour être sur qu’il s’agissait bien de cette personne. La pression était tel qu’il aurait réussi à imploser sur place. Son amie s’accrocha à son bras désespérée de le voir dans un état pareil mais In Ho ne prit pas la peine de l’écouter. C’était trop tard, il devrait payer. Avec force, il se détacha de son amie qui tentait de stopper cette frénésie qu’elle ne comprenait pas. Mais le coréen n’était pas près de le laisser s’échapper une seconde fois. Ni un e ni deux, ses pas l’emportèrent jusqu’à cet homme et une fois à sa portée, il attrapa son bras, l’obligeant par la même occasion à stopper sa chorégraphie et à le suivre et ce, jusqu’à un petit bâtiment au fond du parc. Le visage d’In Ho démontrait tout son mépris et sa colère.

Le bruit de la fête s’était atténué. Ils se trouvaient tous les deux à l’écart de leurs camarades pour une meilleure discussion en tête à tête qui débuterait d’abord par un acte qui permettrait de remettre les pendules à l’heure. Une fois sur place, l’étudiant en danse poussa Dong Wook contre le mur. De sa main gauche il l’obligea à rester en place et de l’autre, il était prêt à lui donner une bonne correction. Bien sur qu’il hésitait à montrer autant de violence mais les mauvais souvenirs continuaient de défiler devant ses yeux, le rendant plus enragé que jamais. Etait ce vraiment lui ou une copie conforme ? Il lisait de l’incompréhension sur le visage de l’homme qu’il tenait entre ses mains.

« Ne fais pas celui qui ne me connaît pas, je t’ai vu dansé et je suis certain de ne pas me tromper. Tu vas payer pour ta trahison et ta fuite. Tu nous as lâchement abandonné pour revenir quelques années plus tard dans CETTE université. Ca s’appelle de la provocation et voilà comment j’y réponds. »

Il leva son poing en l’air près à lui refaire le portrait.