En me retrouvant face à cette porte, pendant un instant je me suis demandé ce qui m'avait poussé à venir jusqu'ici. La curiosité sans nulle doute, ce côté de ma personnalité qui prenait toujours le dessus sur ma raison .Je n'avais pas l' habitude de fréquenter ce bâtiment pourtant ce soir -là ,je suis allé dans le bâtiment Est communément appelé "Batîment Musical". Et je me suis retrouvé face à la salle de répétition là où habituellement ceux de la section musique faisait leurs cours.

Ce soir- là donc mes camarades de classe et moi-même avions fini tard notre répétition de théâtre. Nous étions en pleine mise en scène de la célèbre histoire du Magicien d'Oz de Vincent Fleming. Notre professeur de théâtre avait été désigné pour coordonner le projet et la préparation, l'objectif final était qu'à la fin du semestre les 2ème années puissent faire leur première représentation devant un vrai public. C'était non seulement rentable pour l'école mais c'était aussi une belle occasion de se produire devant un vrai public. A mes yeux c'était en tout cas une merveilleuse opportunité et je n'avais pas hésité une seconde à postuler pour le rôle de Dorothy. J'ai d'ailleurs obtenu le rôle avec succès lors du casting. C'est donc avec une grande joie, que je m'impliquais dans le montage de la pièce. Détenir l'un des rôles principaux d'une pièce nécessitait beaucoup de travail et de sérieux ainsi qu'énormément de rigueur. Nous devions nous efforcer de faire de notre mieux.

C'est pourquoi nous nous entraînons d'arrache pied chaque soir après la fin des cours. Les répétitions finissaient généralement très tard et découlaient facilement sur les coups de 23h30. Il faut dire que nos professeurs étaient très exigeants et ne voulaient que les meilleurs dans leurs rangs. Autant dire qu'il y a beaucoup de pression sur nos épaules. La répétition terminée, je me suis occupé du rangement des accessoires et des costumes. De se fait je suis resté un peu plus tard dans le théâtre, tout le monde était parti. L'endroit était totalement silencieux. Une fois que tout fut rangé, je quittais les lieux en refermant la pièce derrière moi. Je me dirigeais maintenant vers les résidences du campus où les élèves logeaient habituellement. Seulement en arrivant à l'intersection qui séparait les quatre bâtiments principaux, il me sembla entendre un bruit. Il était tard, j'avais passé ma journée à répéter les mêmes scènes une bonne dizaine de fois alors j'étais un peu fatigué, peut-être étais-ce mon imagination.

Qui plus est à cette heure-ci il n'y avait plus personne du moins en théorie. Mise à part la troupe de théâtre qui avait veillé tard, l'établissement n'abritait plus personne. Les professeurs étaient partis, quant aux élèves ils étaient tous dans leurs résidences. Ca ne pouvait pas non plus être un membre du personnel. Toutes ces raisons auraient dû me convaincre qu'il n'y avait personne pourtant ce bruit semblait bien réel dans un silence si pesant. Ma curiosité habituelle prit le dessus et me poussa à aller voir ce qu'il en était. J'étais de ceux qui penser qu'il fallait voir pour le croire. C'est ainsi que je m'aventurais dans les couloirs du bâtiment Est. D'un pas lent, je longeais le couloir qui semblait mener à plusieurs salles. La traverser de ce couloir me frustrait quelque peu ,car il est vrai que je n'étais pas très à l'aise dans l'obscurité. L'idée même de marcher seul dans un lieu si vaste et sans lumière me mettait mal à l'aise, à tout moment quelqu'un pouvait surgir de nulle part. De plus le claquement de mes bottines sur le sol carlé, résonnaient rendant l'atmosphère encore plus sinistre qu'elle ne l'était déjà.

S'il y avait effectivement du monde par ici, ils n'auraient aucune difficultés à entendre ma venue. Chose qui avait encore plus le don de m'inquiéter, s'il y avait effectivement quelqu'un allait savoir ce qui m'attendait. Après quelques mètres, j'arrivais à la fin du premier couloir. C'est alors que je distinguais une lumière émanant d'une salle vers le fond. En m'approchant un peu plus, je pus constater que la porte était entre-ouverte. Cela signifiait qu'il y avait bien quelqu'un dans les parages, . Le bruit entendu plus tôt était donc bien réel. Je décidais d'entrer pour jeter un coup d'oeil , car ce n'était décidément pas normal qu'une personne demeure ici alors que les locaux étaient fermés. Mais à ma plus grande surprise en pénétrant dans la fameuse salle, je constatais qu'il n'y avait personne. Mis à part des instruments de musique et tout un tas de partition éparpillé un peu partout, il n'y avait pas l'ombre d'un individu.C'était décidément très bizarre mais c'était le genre de mystère que je ne devais pas chercher à comprendre.

J'étais tout de même très impressionné par cet endroit, je n'avais jamais vu autant d'instrument dans une même pièce. Instrument à corde, percussion, il y avait de tout. Je ne pouvais m'empêcher de scruter les lieux avec admiration. Mais c'est le piano qui par sa grandeur et son design classique attira le plus mon attention. Je n'avais pas l'oreille musicale mais j'appréciais beaucoup cet instrument. Tant pour son raffinement que pour ses mélodies. Le fait que ma mère en avait pratiqué durant sa jeunesse y était aussi pour beaucoup. Je n'oublierais d'ailleurs jamais sa performance lors de cette célèbre émission de télé coréenne. Elle m'avait marqué par son talent habituellement d'ailleurs la mélodie me revient soudainement. J'eus soudainement l'envie de la jouer et s'est instinctivement que je me dirigeais vers le piano et que mes mains se posèrent sur les touches. Malheureusement je n'avais pas le talent de ma mère et les seuls sons que j'arrivais à produire était synonyme de fausse notes.

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