C’est parfois dans l’obscurité de la vie qu’on trouve une lumière pour nous guider et nous sortir de ces ténèbres ô bien opprimantes. Cette lumière, cette douce lueur qui lui permettait de garder la tête hors de l’eau dans cette mer, qu’était la vie du jeune homme, était la comédie tout simplement. Grâce à elle, il pouvait sans l’ombre d’une hésitation prendre la peau d’une autre personne, un être totalement différent de celle qu’il était, celle qu’il devait être. C’était simplement plus simple pour lui d’être aux yeux de tout le monde celui qu’on voulait bien qu’il soit : l’homme parfait pour les demoiselles en manque d’amour, l’amant parfait pour celles qui désiraient que son corps avec lequel elles passeraient une nuit de rêve, le confident idéal pour d’autres…Les facettes étaient si multiples, si variables qu’on avait du mal à croire qu’il pouvait être toutes à la fois. S’il parvenait à donner cette impression aux yeux de tout le monde, c’est surtout parce que dès son plus jeune âge, il avait bercé dans la comédie : celle de la vie. Sa vie n’était qu’une grande et longue comédie parsemée d’événements en tout genre, plus ou moins heureux, triste ou déprimant. La vie n’était-elle pas difficile à supporter pour cela lorsque les événements tristes, déprimants devenaient bien plus importants que ceux qui étaient censés lui apporter joie et bonheur ? Si bien entendu et elle se devait d’être ainsi. La comédie, lui permettait seulement de se fermer hermétiquement à la réelle personne qui se trouvait au fond de lui, ce petit être renfermait sur lui-même qui se tenait la tête pour pleurer à chaudes larmes pour se cacher aux yeux des autres. Ce petit être était la réelle facette de ce jeune homme qui semblait pourtant si heureux et si sur de lui-même. Est-ce qu’une seule personne sur terre s’était-elle rendue compte à quoi point sa vie était devenue un enfer pour lui ? Impossible, son masque du jeune homme parfait, si aimable, si gentil, si apprécié n’avait aucune fissure. Un peu comme à l’image de cet homme, que représentait aux yeux de tous, son père. Si seulement, il se doutait du secret qui se cachait derrière cette image si parfaite de son paternel, qui était son modèle dans sa vie, peut être qu’il pourrait alors avouer quel était ce mal qui avait fait de lui, cet homme si faux.

Seulement la réalité avait été toute autre et il ne pouvait alors avouer ce qui lui était arrivé lors de la nuit la plus longue et la plus déchirante dans sa vie, où il avait perdu son âme. Comment avouer à cette famille si parfaite, paramétrée comme l’une de ces familles modèles dans les feuilletons américains, que le jeune héritier qu’il était, avait vécu une telle horreur et qu’il n’était désormais qu’un garçon détruit ? Impossible, totalement improbable, il ne pourrait jamais se le pardonner sans parler qu’en agissant de la sorte, il évitait tout scandale qui pourrait en découler. Les paparazzis et les journaux à scandales seraient surement très heureux de publier dans leur page l’horrible événement qui était arrivé à sa personne, lui l’enfant béni d’un couple de stars mondialement connu, qui était prédestiné à manger dans leur pas. Dès son plus jeune âge, on lui avait donné des cours d’art de la comédie pour qu’il puisse être présentable devant les flashs et les micros de photographes ou journalistes qui l’interviewaient parfois. On lui avait alors apprit à jouer un rôle, camouflant parfaitement aux yeux des autres, ses imperfections telles que sa sensiblerie, son grand cœur qui désormais n’était qu’un amas de poussière, sa faiblesse vis-à-vis de certaines choses, sa maladie. Une maladie, qui malheureusement avait un fort impact sur son comportement envers les autres et essentiellement sur l’image qu’il avait de lui. Son symptôme communément appelé « hypersexualité » ou « sexualité compulsive » était vraiment un véritable enfer pour lui. En répondant à l’appel de la chair de cette façon, en ne ressentant aucun sentiment en particulier, il ne parvenait jamais à se satisfaire pleinement. Quoiqu’il arrive, il n’était jamais satisfait comme lors de cette nuit douloureuse et horrible où il s’était retrouvé dans un threesome, totalement drogué et bourré de viagra que des amis, des gens qu’il avait considéré en tant que tel, l’avait pris au piège pour se moquer de lui, profiter de son corps. Cette douleur physique qu’il avait ressentie en même temps que de ce plaisir sans fond, comme s’il n’y avait pas de fin lui avait laissé une impression désagréable. Les relations amoureuses ne faisaient désormais plus parti de son vocabulaire, il était tout simplement incapable de rester fidèle à quiconque. Lorsqu’une personne lui plaisir un tant soit peu, il le séduisait et le mettait immédiatement dans son lit mais en agissant de cette façon, sans être réellement de se comporter le rendait fou de mal être. Cet homme avide de contact, pervers pour ne pas dire ce « don juan » n’était pas lui, rien ne ressemblait vraiment à ce qu’il avait pu être auparavant et ce qu’il était au fond de lui. C’était vraiment horripilant, désagréable puisqu’en agissant de la sorte, il ne prenait alors au fond pas vraiment plaisir. Le sexe était devenu quelque chose d’insatiable, de dégoutant pour lui et pourtant bien que cela le rendait malade, son corps quant à lui agissait à sa guise bafouant ce qu’il désirait réellement.

Désormais, il n’était alors que la pauvre victime des aléas de ses pulsions, jouant continuellement un rôle comme l’un de ceux des pièces de théâtres où téléfilms dans lesquels il jouait pendant sa formation en tant qu’acteur. Le jeu, il n’y avait que cela de vrai…Alors comme ses parents, il avait prit la décision de mettre de côté l’être qu’il était, l’homme qu’il voulait être et jouait donc le plus grand rôle de sa vie mieux que personne au monde. Ce rôle ? Celui de l’être qu’il devait être aux yeux du monde, sans avoir la chance de sortir réellement de ces ténèbres sans fond. Il n’était plus que l’ombre de l’image que les gens voulaient de lui et au fond ça lui apportait une certaine plénitude. Ainsi personne ne pouvait savoir quel être torturé, triste et seul, il était au fond de lui et puis quelle importance…Maintenant, il était entré à la K.U.A, rien de bien étonnant d’un fin acteur tel que lui qui pouvait changer de rôle comme de chaussette et il était déterminé à réaliser son rêve, celui qui le tenait en éveil depuis toujours : devenir un acteur aussi doué si ce n’est plus que son propre père à défaut de parvenir à retrouver l’homme qui se cachait au fond de lui…

Ai-je besoin de préciser de nouveau ?