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 Quatre notes sur un piano ~

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MessageSujet: Quatre notes sur un piano ~    Quatre notes sur un piano ~  Icon_minitimeVen 18 Mar - 11:11

La nuit n'est pas encore tombée, mais cela ne saurait tarder. Elle tombe encore tôt, à cette période de l'année ; les cours ont fini il y a une heure ou deux à peine, et beaucoup d'étudiants sont en train de faire leurs devoirs, de pratiquer... Et j'en passe. Pourtant, étonnemment, la salle de répétition du bâtiment musical est vide... Ou presque. Allez savoir où sont les autres, peut-être dans les résidences, à pratiquer les instruments ou les gammes par eux-mêmes, ou avec leur propre instrument – ou organe.
Ainsi donc, cette vaste salle de musique était pratiquement vide. Oui, pratiquement seulement. Car une rouquine y avait pris place, ses longs cheveux de feu relevés anarchiquement au-dessus de sa nuque afin de ne pas la gêner dans ses mouvements. Sa peau était un peu trop blanche pour être complètement en accord avec la « couleur locale » si je puis dire, ses cheveux trop clairs. Ses yeux aussi, étaient bien trop clairs. Mais ça, c'était le cas partout.
Séraphine, donc, était seule, ici, installée derrière le piano légendaire de l'école. Une véritable antiquité, accordée régulièrement, qui avait le respect de chaque étudiant en musique, et elle n'y faisait pas exception. Elle se tenait droite derrière le piano, sa canne blanche juste à côté d'elle. Un petit ordinateur portable, type netbook, tenait dans un équilibre précaire sur le piano à queue, juste au dessus de Séraphine. Une page était ouverte, visible sur l'écran – du papier à partition électronique, indispensable pour l'aveugle qui ne pouvait pas écrire directement ses partitions.
Un écrin était sur le sol, à côté du piano. Son écrin à violon, avec son violon à l'intérieur. Pour tester la partition une fois terminée.

Elle fait craquer ses doigts, les uns après les autres. Elle était plus familière avec le violon, qu'elle maîtrisait sans mal, mais elle savait aussi que le piano était bien plus pratique pour composer. Parce qu'on pouvait ne jouer que d'une main, parce qu'il n'y avait pas à lever l'instrument sur l'épaule, et j'en passe. Par habitude, elle lisse la robe blanche sur ses genoux, et glisse ses doigts sur les touches.
Trouver les touches d'abord. Elle glisse sa main, lentement, jouant trois notes pour prendre ses repères. Dong, dang, ding. Ses sourcils se froncent, ses yeux se ferment. Elle recommence. Les trois mêmes notes. Elle garde les sons en mémoire, et commence doucement. Ses doigts glissent sur les touches, avec légerté, dans une mélodie lente. Elle fait quelques notes, comme ça, puis lève la main sur son ordinateur, dépliant le micro. Elle refait ses notes, les mêmes, lentes, sans passion aucune.
Puis, elle se tourne vers le micro.

« Treble key... » L'ordinateur émet un petit tintement, signe qu'il a pris note de ce qu'elle dit. Sur l'écran, une clef de sol apparaît. « Sixteenth note high E sharp, sixteenth note high G sharp, sixteenth note high G sharp high F sharp, high E sharp... »

À chaque note qu'elle dicte, ça apparaît sur l'écran, sur le papier à partitions. Elle continue comme ça, et, une fois arrivée au bout de sa dictée, elle refait ses notes sur le piano, et lance la partition sur l'ordinateur, qui l'exécute avec un son métallique artificiel. Le seul moyen pour la jeune fille de vérifier si le PC n'a pas fait de bêtise, et si elle ne s'est pas trompée dans sa dictée. Les notes, pourtant, sont bien plus rapides que ce qu'elle avait fait sur le piano. Elle était incapable d'enchaîner des notes aussi rapidement sur un instrument.
Quoiqu'il en soit, ça a l'air de lui convenir, car la voici qui repart pour une autre fournée de notes. Ses doigts semblent caresser le piano, avec douceur, elle est dans son art, totalement en phase avec lui. Elle aime composer. Elle sent les notes sous ses doigts, dans ses oreilles. Comment Beethoven avait-il pu composer en étant sourd, au juste ? Car si sa cécité ne l'handicapait pas, elle ne voyait pas comment ce compositeur avait pu s'en sortir...

Puis, un son dérange tout cela. Une porte qui s'ouvre, qui couine d'une manière imperceptible sur ses gonds. Mise de bonne humeur par sa composition, un sourire aux lèvres, la jeune fille tourne instinctivement son visage vers la source du son. Ses yeux blancs fixent le vide, mais ses oreilles semblent bouger, attentive. Qui est-ce ? Un autre élève de la classe de musique venu s'entrainer ?
La poisse. Difficile de composer si quelqu'un vient faire ses gammes en même temps...


[Petit lexique musical anglais : ils fonctionnent par lettre, G correspond à sol, par exemple. High pour l'aigu, sharp pour la dièse. Sixteenth note, c'est pour la double croche ^^
Concernant la communication, j'ai peut-être encore quelque chose : l'ordinateur de Séraphine lui *parle* afin qu'elle sache ce qu'elle fait. On peut passer par là si Eun Min veut lui causer ^^ Ouais, je manque pas d'idées pour ça.]





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MessageSujet: Re: Quatre notes sur un piano ~    Quatre notes sur un piano ~  Icon_minitimeMar 22 Mar - 22:31

Encore une journée qui venait de s'achever... Elles étaient toutes pareilles sans jamais se ressembler vraiment. Elles se suivaient, inlassablement, les unes après les autres... Le réaliser pleinement et en mesurer l'ampleur donnait à Eun Min une soudaine sensation de mélancolie. Assis sur le lit dans sa chambre, écoutant de la musique pour se détendre de la journée de cours, il eu le sentiment d'être comme prisonnier, prit dans un engrenage malgré lui, sentiment très désagréable, il n'aimait pas les choses qui échappait à son contrôle. Et le temps, c'est bien connu, nul ne peut avoir d'emprise sur lui...

Par la fenêtre, le vent agitait les feuilles des arbres tandis que la lumière du soleil commençait doucement à décliner. Ce n'était probablement pas une heure à sortir dehors et pourtant... Là, il étouffait, il fallait qu'il sorte, qu'il aille voir le monde pour oublier ne serait-ce qu'un instant ce sort qui était le sien ainsi que celui des milliards d'autres êtres humains vivant sur cette terre. Après tout, si les humains avaient un tel besoin de se rencontrer, n'était-ce pas pour avoir l'impression de ne jamais pouvoir disparaitre?

Une fois dehors, au départ, il marchait au hasard. Sa balade n'était pas véritablement justifié, tout ce qu'il voulait faire, c'était se vider la tête. Ce serait plus facile d'accepter la fatalité et en temps normal, il s'en accoutumait très bien mais ce soir, quelque chose d'inexplicable le rendait un peu... triste. Ou nostalgique. Un peu entre les deux. Se demandant où allait bien pouvoir se terminer sa course, il ne se rendit même pas compte qu'il s'était dirigé vers un bâtiment qui n'était pas le sien, le bâtiment musical.

Ce n'était pas parce que ce bâtiment n'était pas le sien qu'il n'y avait jamais mis les pieds, bien au contraire. Il y avait même ses habitudes depuis quelque temps... La parole étant ce qui lui manquait, lui qui aimait bien chanter étant plus jeune adorait venir de temps en temps ici et écouter les gens chanter, en particulier les jeunes filles. Habituellement, à cette heure-ci, dans une des salles, celle avec le vieux piano, la jeune fille brune aux yeux d'occidentales venait souvent chanter. De toutes, c'était elle qu'il préférait écouter. Toujours bien à l'abri, évidemment... Il ne faudrait pas qu'elle le prenne pour un stalker ou quoi... Il ne pourrait pas justifier de sa présence ici, dans ce cas-là.

A pas prudent, il s'approcha de la salle. Ce n'était pas du chant qui y résonnait, cette fois-là... Il entendait bel et bien une voix mais celle-ci semblait parler en anglais, énumérer comme un code dont il ignorait la signification. A travers l'espace béant de la grande porte entrouverte, il jeta un coup d'oeil discret, prenant les précautions nécessaires pour ne pas qu'on le prenne pour un stalker ou pire, un pervers. C'était juste qu'il était étonné de ne pas entendre la jolie voix de la fille au yeux d'occidentale. A la place, assise au piano, une jeune fille aux cheveux de feu avec face à elle, un ordinateur portable. Elle était de dos à lui et il lui était donc impossible de voir son visage... Mais sa peau très pâle ne ressemblait aucunement à une peau de fille coréenne ou même asiatique. Il y avait une autre occidentale ici?

Un certain laps de temps s'était écoulé quand Eun Min réalisa qu'il était là en train d'observer une inconnu... Il faillit rebrousser chemin, d'ailleurs mais à peine avait-il fait demi-tour que la jeune fille s'était mise à jouer sur le piano. De dos à la porte, légèrement appuyé contre celle-ci, comme soclé sur place, il fut incapable de bouger, incapable de partir... Le son du piano était envoutant et semblait retirer une à une toutes les lourdeurs qui pesait encore sur son cœur. Il n'y avait qu'une chose que le jeune muet n'avait pas prédit, et c'était sa maladresse légendaire. A force de s'appuyer contre la porte pour écouter la mélodie, bien entendu, il bascula quelque peu en arrière. Grâce à son agilité de danseur, il réussit à retrouver l'équilibre mais le mal était fait. Décidément, il n'avait jamais de chance quand il s'agissait de surprendre des inconnues.

Maintenant que le mal était fait, quelle option lui resterait-il? La jeune fille se retourna... La première chose que constata Eun Min, c'est qu'il ne s'était pas trompé, il y avait bien une deuxième occidentale dans l'école. La deuxième chose, ce fut les yeux de l'inconnu, des yeux très clairs, perçant comme jamais. Il avait l'impression qu'elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert et en même temps, elle ne semblait pas vraiment le voir. Il eu un frisson... Lui qui n'avait jamais été du genre timide avec le sexe opposé se sentit presque intimidé, tellement qu'il ouvrit la bouche, stupéfait d'avoir oublié qu'aucun son ne pouvait en sortir. Il s'avança, hésita quelque secondes et fit quelques pas pour se pencher en avant en signe d'excuse... Mince, ça ne marchait pas comme ça, chez les occidentales... Le silence, à nouveau, semblait vouloir venir lui compliquer la vie...





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MessageSujet: Re: Quatre notes sur un piano ~    Quatre notes sur un piano ~  Icon_minitimeJeu 24 Mar - 19:01

Si l'entendre jouer un peu maladroitement au piano faisait un tel effet à Eun Min, qu'il attende un peu de l'entendre se saisir de son violon...

Une présence. Séraphine fronce les sourcils. La porte l'a alertée, mais, quelque part, n'avait-elle pas senti cette présence ? Peut-être. Elle ne l'avait pas vraiment notée, en tout cas, trop concentrée dans son art. Certains sont sensibles aux ambiances, d'autres sont sensibles à la prestence et à la présence physique de certaines personnes – c'est une qualité indispensable quand vos yeux vous empêchent de les jauger...
Le silence s'installe. Elle n'a rien dit encore. Juste tourné son visage vers le couinement de la porte, un frisson parcourant son échine pour lui signifier qu'en effet, elle n'est plus seule. Et, au bout d'un moment qui lui paraît trop long, son oreille affutée détecte un nouveau son : celui de vêtements qui se froissent, un son terriblement subtil, mais que n'importe qui peut entendre dans un silence de mort. Surtout un aveugle.
Séraphine fronce ses sourcils ; ses paupières cillent, recouvrant un instant ses yeux pâles. Nul doute : elle n'est pas seule. Qui ? Bonne question. Sans doute pas un de ses amis ; parce qu'ils se seraient sans doute manifestés, mais aussi parce qu'ils auraient été moins discrets. Après tout, un ami n'a pas à se cacher. La grande question que la jeune fille se posait, maintenant, c'était : mais pourquoi diable il ne dit rien, cet inconnu ? Aurait-il oublié la politesse, pourtant si importante dans ce pays, qui demande à ce qu'on souhaite le bonsoir ?

Eh non, le signe qu'Eun Min avait effectué, en courbant l'échine, ne pourrait jamais être compris de l'Écossaise. Et pour cause.
Il n'a plus l'air de bouger, pendant un temps, comme si ce dernier s'était suspendu pour quelques secondes. Il n'y a, en cet instant, rien que le silence. Et, si elle aimait le savourer, comme elle aimait goûter à sa liberté, il commençait à se faire lourd. Nul doute que ce moment de flottement aurait pu durer encore un moment, si un troisième élément, du décor, ne s'était pas manifesté. L'ordinateur émit un tintement, suivie d'une voix métallique :

« You have an e-mail. »

Séraphine sursaute. Toute à son silence, elle est assez étonné d'entendre quelque chose stimuler un de ses sens. Elle secoue légèrement la tête, papillonne des yeux, comme pour se reprendre. La personne, l'inconnu, ne s'est toujours pas manifesté. Et là, ça commence à l'agacer.

« Err... Bonsoir. » lança-t-elle d'une voix neutre.

Enfin neutre... Autant que son accent lui permet. Car même sur une phrase aussi courte, on peut sentir une intonation particulière, une prononciation approximative, un r qui roule contre son palais.
Sauf que, on s'en doute, mademoiselle ne reçoit aucune réponse en retour. Et bon, elle est mignonne Séraphine, elle a certes un don pour la composition, mais ce n'est pas la plus patiente des jeunes filles. Même qu'elle a tendance à avoir un sacré tempéramment. Alors, agacée, elle attrape sa canne blanche, comme si elle voulait se relever.

« Bonsoir. » insiste-t-elle, visiblement pas super contente. Elle n'aime pas qu'on l'ignore. Elle était certes aveugle, mais on ne lui ferait pas croire qu'elle était seule. Parce qu'elle était loin d'être sourde, et qu'elle se rendait bien compte de ce genre de choses. Bien sûr, gamine, elle en avait douté, plus d'une fois, de ses sens, toute déroutée, à cause de plaisanteries de ses camarades, du « je suis là, mais je fais pas de bruit, comme ça elle croit elle s'est trompée huhu » ; elle avait subi des moqueries, à cause de son handicap. La méchancété innocente des enfants, que voulez-vous... Et loin de s'en plaindre, elle en avait fait une force, et avait forgé son caractère pour se dresser contre ce genre de choses.

Au final, après quelques secondes – ou bien cela fait-il déjà une ou deux minutes ? Le temps paraît tellement long, dans ce genre de situation, d'attente interminable – elle claque de la langue, agacée. Elle est dans le noir total, au sens propre et figuré, et se lève, canne à la main, pour explorer le sol devant elle, s'avançant lentement, d'un pas mal assuré.

« Vous trouvez cela drôle? » souffle-t-elle à mi-voix. « Moi je trouve ne pas cela drôle. Vraiment pas du tout. Je suis ne pas sourde. »

Bah vi, je l'ai dit, son Coréen est compréhensible, mais loiiiiin d'être parfait. Elle fait des fautes toutes mignonnes. Toujours à l'oral, par contre, parce qu'à l'écrit, attention, elle maîtrise son sujet. Mais improviser à l'oral, pour les conversations de tous les jours, comment c'est trop plus dur...





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