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 Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !

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MessageSujet: Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !    Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !  Icon_minitimeJeu 10 Mar - 12:32








Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !  50984_1291221948_100_1001er chapitre: La danse, c'est mon domaine. La chaîne hifi aussi !~

Un halo de lumière pointe faiblement sur le parquet de la scène. Il ne lui faut pourtant pas longtemps avant qu'il ne grossisse et que son ampleur lumineuse ne cesse d'augmenter au fur et à mesure. Je me place dans le disque sur le rythme de la musique. Elle est douce, pleine de notes qui grelotent et qui valsent dans un temps froid. D'un coup, la musique se déchaîne. C'est pile poil comme je les aime. La danse classique n'est que ma matière mineure mais j'aime cette danse, et sentir le contact des pointes, parfois douloureuses, sur mes petits petons. Mes coups de pieds en pâtissent souvent mais, c'est ça la danse ! La vraie ! Celle qui vous fait souffrir pour vous offrir un pansement à une autre douleur plus grande encore. Saigner ce n'est rien comparer à la souffrance que les véritables danseurs ont vécu. En fait là, je parle au nom de tous, mais c'est là une grosse erreur. Je devrais parler en mon nom. D'un coup, je jaillis, comme la musique, sous des impulsions plus contemporaines que classiques. J'adore la danse contemporaine. Je sens mes chaussons glisser de mes pieds, je veux les rattraper mais ils sont déjà loin dans la foule immobile et noire du public. Mes muscles commencent à se tendre, à se crisper. Je ne peux plus danser. Mes pieds sont plus qu'en sang, ils sont ouverts de tous les côtés, je n'ai pas mal, au contraire, je ne les sens plus. Je continue pourtant à danser mais je me sens nulle de continuer dans cet état. Qu'est ce que j'espère ? Que mes pieds se guérissent comme par magie ? Ma tête tourne, tourne, tourne au rythme de la musique, et je m'effondre en suffoquant. Quelqu'un me pince le bras et me susurre d'une voix amère qu'il faut que je continue. La voix de mon professeur de danse persifle entre ses dents et vient désagréablement chatouiller mon lobe. Je me relève pour continuer...

Seul mon tronc se relève. Je suis trempée, ma couverture, pourtant légère me colle à la peau. Ma tête tourne mais c'est plus supportable que dans mon rêve. Je me sens lourde et étourdie, ma respiration est courte. Un coup d'oeil à mes pieds...à part quelques sparadraps qui se sont décollés de mes talons qui étaient couverts d'ampoules, ils sont toujours aussi blancs. Je retombe sur le matelas en respirant profondément, même lourdement. Ce n'était qu'un mauvais rêve, ou un cauchemar, vu qu'il m'a réveillée. Je prends mon réveil dans la paume droite, il n'a pas encore sonné, mais cela ne serait plus tardé. Je le coupe et je fixe le plafond. Je me souviens de ce cauchemar dans les moindres détails...que voulait-il dont dire ? Je secoue la tête de droite à gauche, toujours posée sur l'oreiller, puis je me lève en faisant valser mes couettes d'un coup de jambes et je me regarde dans la glace...une silhouette livide se dessine en face de moi, les cheveux ébouriffés, les yeux gonflés et perlés de larmes...est-ce moi ça ? Je soupire et je me décide à aller prendre ma petite douche matinale. Une journée sans ma douche du matin ne va certainement pas bien commencer. Je devrais me dire qu'une douche après le sport me suffira, mais non. Tant pis. Au diable toutes ces pensées. Je ne vais pas tuer le chien hein ! Juste prendre une toute petite douche...!

Comme d'habitude, je mets une musique à partir de mon portable et je pénètre sous le jet de la douche qui dessine le contour de ma silhouette, qui glisse sur mes courbes. Je regarde le plafond d'un blanc immaculé, ayant peur, je ne sais pas pourquoi, qu'une araignée s'y soit posée. Mais non, ouf, j'ai tout de même trop d'imagination. Et pendant que la musique m'entraîne dans un autre monde, je profite de la saveur du jet picotant sur ma peau, sur mon visage et même sur mes lèvres. Une fois que j'ai dépassé le temps limite que je me suis imposée pour ma douche matinale, je me frictionne avec mon gel douche habituelle et je termine de me laver les cheveux. N'empêche, c'était plus simple quand ils étaient courts...peut-être devrais-je les recouper...enfin bon, je réfléchirais à cela plus tard, là n'est pas l'important.

Une fois sortie et entièrement essuyée, j'enfile un peignoir léger-j'ai trop chaud ces temps-ci - et je me sèche les cheveux: dix minutes d'un côté, dix minutes de l'autre. Je me débarrasse de ma pince prévue à cet effet une fois cela terminé, et je me noue les cheveux en une parfaite queue haute, la danse m'a appris une chose: faire les choses à peu près équivaut à ne pas les faire. Drôle de théorie ? Pas pour moi. Donc une fois cela fait, j'enfile mes sous-vêtements, ils sont nouveaux et je les adore. Ils sont constitués d'un soutien-gorge de sport tout de même féminin, noir avec des perles blanches, et d'une culotte shorty assortie, très agréable et confortable pour danser. Ensuite, je me revêts d'un t-shirt ample aux inscriptions noire et d'un pantalon de la même " couleur " que ces dernières et je sors de la pièce pour aller à la cuisine de la résidence. Il y a des capsules de café dans l'armoire, j'en profite. Une fois celui-ci fait et englouti, je me décide à manger une salade de fruits. J'aime manger et j'ai de la chance: je peux manger. Mon médecin me supplie même de manger plus. Je ne grossis absolument pas, c'est dans ma constitution. Mais quand on saute, bondit,...enfin bref, quand je danse quoi, je n'ai pas envie de manger des choses grasses, c'est tout.

Donc, une fois mon petit déjeuner avalé, je me décide quand même à me mettre un peu de fond de teint, du mascara et du crayons noirs, tout le matériel étant waterproof bien sûr. J'enfile mes baskets et j'agrippe mon sac de sport, que je porte sur l'épaule, contenant mon portable, mon lecteur mp3, mes CDs, une grande bouteille d'eau de deux litres et une barre de chocolat au cas où je ferais une crise d'hypoglycémie et je sors en verrouillant bien la résidence après avoir enfilé mon sweet assorti à ma tenue. Il est noir avec des paillettes ocre et il est vraiment bien chaud.

Dehors, l'air est frais mais doux. Je mets mon casque sur mes oreilles, même pour cinq minutes. Je ne peux pas vivre sans mes musiques, quelles soient japonaises ou coréennes. Je hume l'air frais et déjà embaumé de quelques odeurs printanières. Une fois arrivée à l'intérieur du bâtiment, je range le tout et je me dirige vers la salle de danse. Oh, horreur ! J'entends des bruits dans le vestiaire dans lequel je comptais aller déposer mon sac et enlever mon pull. J'ouvre la porte à la volée sans me soucier du fait qu'une personne s'y change certainement. Im Jyu Ni ! Je le savais. Il n'y a jamais personne dans les locaux à cette heure-ci, un jour de congé qui plus est. Cela ne pouvait être qu'elle. Vous savez, il y a des rumeurs qui circulent comme quoi, les personnes qui l'approchent meurent automatiquement. Une personne maudite...et j'ai même entendu dire qu'elle divulguait elle-même cette rumeur débile. Que ne faut-il pas entendre ? Je déteste les rumeurs et je n'y prête pas la moindre attention. Je me débarrasse de mon pull, de mon sac, fourre le tout dans mon casier après y avoir sorti mon petit essuie, mon lecteur mp3(je crois qu'il y a un port dans la chaîne hifi que nous utilisons en général pour les cours), ainsi que ma grande bouteille d'eau. Ensuite, je me retourne vers elle, les yeux perçants, un mince sourire étirant mes lèvres. Elle croit m'avoir ?

Tu peux toujours courir ma fille.






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MessageSujet: Re: Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !    Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !  Icon_minitimeJeu 17 Mar - 0:18

Se lever à l’aurore, un des petits plaisir de Jyu Ni. Ce moment où personne n’est encore réveiller dans la maison, où tout est aussi calme que l’eau qui dort. Doucement, tel un chat, la jeune femme s’étire et sort de son lit. Sans un bruit, elle survole la distance la séparant de la salle de bain commune pour s’y enfermer le temps d’une douche. Avantage d’être la première debout, il n’y avait aucun temps d’attente. Et honnêtement, moins Jyu’ croisait ses colocataires, mieux elle se portait. Elle n’avait techniquement rien contre eux, mais c’était bien plus facile ainsi. Elle s’amusait à se persuader elle-même être comme la colocataire fantôme de la résidence. Celle qu’ils ne verraient jamais. Malheureusement, il y avait quelques ratés dans ses tentatives de passer inaperçue… Enfin bon, ce matin, elle ne se ferait pas avoir, la preuve elle s’était levée deux heures avant tout le monde.

Un petit déjeuner plus tard – c’est-à-dire une briquette de lait à la fraise et un fruit – la jolie danseuse prit son sac pour se rendre à la salle de répétition juste quand elle entendit une de ses colocataires se lever. Ouf, juste à temps. Personne encore sur le campus, moment préféré de la jeune femme qui pouvait marcher paisiblement un léger sourire sur le visage sans que personne ne viennent l’importuner et surtout sans avoir à porter son masque de fille renfermée. C’était plaisant.

Elle espérait pouvoir s’entrainer seule dans la salle prévu à cet effet. Elles étaient ouvertes très tôt le matin à cet effet, à se demander si elles fermaient en fait tant elles restaient ouvertes tard le soir puis tôt le matin. Jyu’ se promis de tester si elle pouvait rester s’entrainer une nuit entière un jour pour voir. Ca pouvait être intéressant et réellement pratique pour ne croiser personne en bonne insociable qu’elle s’efforçait d’être. Honnêtement, contrairement à ce que beaucoup pensait, la solitude de Jyu rimait pour elle avec un calme absolue et aucun effort à faire pour se faire oublier. La paix, la sérénité, le bonheur. A force de faire l’associable, peut-être qu’elle l’était véritablement devenue finalement ? Qu’importe ou plutôt tant mieux !

Arrivé dans les couloirs, tout était vide. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune danseuse alors qu’elle articula sans prononcer le mot « parfait ». Elle avançait d’un pas léger vers les vestiaires de la salle de danse, bien que déjà en tenue, n’ayant aucune honte à se promener librement en tenue de sport dans l’enceinte de KUA – y compris aux heures de pointes – après tout, elle faisait parti des sportifs, et l’assumait complètement.

Elle déposa simplement ses vêtements de rechanges, prévoyante et n’ayant quand même pas envie de rester dans des habits plein de sueurs après un entrainement dont elle prévoyait de faire durer au minimum une bonne heure voir beaucoup plus. Elle prit simplement le temps d’attacher ses cheveux en une cuche haute, libérant son visage de toutes mèches rebelles pouvant venir la troubler durant son entrainement. Un bruit troubla le calme ambiant, quelqu’un entra sans prendre la peine d’annoncer sa présence. Une légère grimace se dessina sur le visage de Jyu Ni, adieux le calme, adieux la paix. Elle n’avait plus qu’à espérer que ce soit quelqu’un de discret. C’est dans cet espoir fou qu’elle se retourna pour voir qui pouvait bien venir trouver son calme si parfait. Ses espoirs furent anéanti quant elle aperçue le trouble-fête en question. Young Im. Si elle comptait s’entrainer également, ça promettait d’être bien plus fatiguant, éreintant même que prévu. Young Im ou la personne avec qui au fond Jyu’ n’a pas à se forcer à être une autre en sa présence, elle arrive à naturellement faire ressortir toute la combattivité, tout l’esprit de compétition de la coréenne. Une musique à choisir ? Elles seraient capables de se battre pour être celle qui arrive la première à la chaîne hifi… De vraie gamine ? Non, deux danseuses qui ne supportent pas de perdre ! Bon d’accord, légèrement enfantine comme réaction. Jyu’ prend le temps de l’observer déposer ses affaires, lui laissant le temps d’espérer la devancer. Espoir qu’elle comptait bien mettre à mal, elle était la première arrivée après tout et Young Im n’y pourrait rien changer à ça ! Elle s’avança droit vers elle pour prendre la direction de la salle, un sourire répondant à celui dessiné sur le visage de sa rivale.

    ▬ « Tu permets ? »


Le ton interrogatif n’était là que pour faire jolie, le ton de Jyu’ indiquait clairement qu’il n’y avait pas de quoi discuter, elle comptait bien ne pas se laisser faire par cette poupée qui se croit tout permis.





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MessageSujet: Re: Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !    Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !  Icon_minitimeDim 8 Mai - 8:50

" Danse, Young Im, DANSE ! "

Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !  Geesoshi3mj4Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !  Hmv70

Ce que je pense n’est pas une simple métaphore. Ce n’est pas une larme, ni-même un sourire. Ce n’est pas rien, mais c’est informe. L’Art met forme à ce qui existe sans enveloppe, avant que la chose flottante ne se meurt. Son origine n’a pas d’importance. Parce que les doigts, le cerveau, le cœur, les yeux, les jambes attrapent cette énergie, peu importe d’où elle provient. Et le créateur, à l’aide de ce qui le compose, même autre que ses mains, ses yeux, ses organes, y met forme et parfois, l’œuvre est monstrueuse, comme une femme qui enfante d’un taureau. Mais, l’œuvre est là, et créer soigne le mental, même en l’obligeant à se regarder en face, comme si la personne se dédoublait. C’est à la fois merveilleux et affreux.

La création est à l’artiste ce que le souffle est aux êtres vivants. On peut définir le verbe « créer » comme cela nous plait. Tergiverser ne sert à rien. Il suffit de sentir, sentir, sentir. Je sens. Je vois. Je perçois. Donc je suis. Et donc, je créer.

Je regarde la jeune fille qui se trouve en face de moi. Je la contemple, comme une rivale. Je n’accepterai pas de me faire avoir par elle, par personne d’ailleurs. Il y a des personnes qui croient pouvoir te détruire. Parfois ils y arrivent. Cela m’est arrivé, avec un résultat différent : je me suis relevée. Je sais que là, l’objet de la convoitise est ridicule, aux premiers abords ? Mais en fait, son symbole est plus subtil. Et, cette fille essaye de me provoquer. Pauvre petite chose…, avec une phrase ainsi, elle croit vraiment pouvoir me faire sortir de mes gonds ? Je sens en moi un souffle de confiance qui s’insère de manière profonde dans mes poumons, dans mon corps. Ca me détend. J’humecte mes lèvres, me recoiffe et va chercher ma petite radio blanc laqué qui, en réalité, est très puissante. Heureusement que je l’avais. Je branche très rapidement mon Ipod à celle-ci et je me lève fièrement en ayant mis le volume assez fort, quasiment à fond, mais je respecte nos oreilles tout de même. Je sais qu’elle va couper ma radio ou mettre l’autre avec un volume plus excessif encore, donnant lieu à une cacophonie que mes oreilles musicales ne supporteront pas. Cependant, ses réponses ne m’impressionneront pas, ces techniques d’école primaire n’arrive pas à les chevilles de celles qui ont été tournées vers moi d’une manière répugnante.

Cela me rappelle un souvenir. Une voix d’enfant me rappelle, de très loin, elle appartient à une silhouette étrange, mais je la reconnais quand même. Elle prend peu à peu forme. Ma rivale, mon ancienne rivale. Nous avions quatorze ans, je n’avais pas encore mon caractère bien trempé, tout le monde profitait de moi ou se moquait de moi. Je n’étais rien, dans ma tête, c’était comme ça. Je suis rentrée dans la salle, pour la première fois, vu que j’avais changé de cours. Je me disais qu’en plus de mes cours particuliers, venir ici, cet établissement assez proche en transports en commun de ma maison pouvait être un plus pour ma future carrière. La professeur avait une espèce de rite apparemment. En effet, elle exigeait durement des nouvelles élèves de lui faire une démonstration pour voir si, oui ou non, elles pouvaient avoir leur place dans cette école, qui pourtant, n’était qu’une école de loisirs. Beaucoup de filles ont pleuré avant et après, mais pas moi. J’étais heureuse de pouvoir montrer ce que je valais. J’avais toujours mes CD avec moi. La professeur a accepté de sa voix sèche et j’ai mis une musique entraînante comme je les aime et je me suis élancée sur le parquet de la salle de danse. Je savais pertinemment que ma technique avait encore besoin de se parfaire, c’est normal. Cependant, je dansais depuis toute petite déjà et je prends des cours réguliers depuis mes onze ans. Bref, je n’ai fait qu’improviser mais ce n’était pas si dur que cela, les mouvements me venaient tout seuls, impulsifs. Ils venaient à chacune de mes pulsations cardiaques pour en engendrer une nouvelle. Et j’explosais, en moi et en dehors. Je ne savais pas encore ce que cela signifiait, ma danse n’avait peut-être aucune valeur, mais je devais montrer à cette professeur aigrie de quoi j’étais capable. Parce que sinon, elle m’aurait mise derrière. Peut-être qu’elle l’aurait fait après ma prestation, mais au moins, je me serai dépensée avant. Je continuais à bouger, à bouger, je me contrôlais, mais de plus en plus difficilement. J’ai failli cogner deux ou trois filles au passage. Aïe, aïe,… ! Je pensais que la vieille femme allait m’arrêter en me traitant de folle, je tentais de la regarder mais, tout tournait autour de moi, je ne voyais plus rien. J’attrapais même un peu mal à la tête, mais ce sentiment disparut et je me fis enivrer, griser, je continuais à tourner dans cette sensation délicieuse. Et puis j’ai fini au sol, dans une posture droite, le front en sueur. Les filles ont applaudi. Certaines par gaieté de cœur, d’autres par gentillesse pure, d’autres de manière mollassonnes, et d’autres encore, d’une manière arrogante et/ou boudeuse, comme Clara. Cette fille était Américaine, ou quelque chose dans ce genre-là. Cela se voyait bien dans ses yeux qu’elle devait être la petite princesse de ce groupe de par cette différence. Je me suis tournée vers la prof. Elle avait toujours le même regard. Néanmoins, sans savoir pourquoi, je l’ai soutenu. Les filles n’ont pas attendu mes retours, pour la plupart, et se sont précipitées pour faire leurs entraînements.


« Bravo. Tu manques encore de technique mais tu en as déjà un bon bagage pour ton âge. Tes mouvements sont trop amples, ça va te perturber et perturber tes partenaires pour la suite, me comprends-tu bien ? » malgré le premier compliment, je baissa la tête. Elle poursuivit :

« Bon. Il y a un spectacle d’ici quelques mois. Je pense que tu serais parfaite pour faire le premier rôle. Il faut savoir danser de la danse moderne et de la danse classique pour pouvoir l’interpréter à fond. »


« Je fais toutes sortes de danse, cela ne devrait pas être un problème »
je répondais du tac au tac. Puis, le feu a envahi mes joues, j’étais rouge de plaisir.

« Tu connais le ballet « Giselle » ? » j’ai approuvé par un hochement de tête et elle enchaîna :

« Nous avons un projet : faire de la danse dans la danse. Tu feras une danseuse, son rôle passera au-travers de la danse moderne, et elle, cette danseuse, va danser quelques parties du ballet « Giselle ». Tu es jeune mais je pense que ça ira. Tu ne dois pas me décevoir. »

Giselle était une jeune paysanne amoureuse d’un usurpateur. En effet, elle pensait qu’Albrecht était un paysan, mais c’était un prince, déjà fiancé à une autre. Folle de douleur, malgré les recommandations préalables de sa génitrice, elle devint une « Willis », c’est-à-dire, ces spectres qui sont en réalité, les fantômes de femmes qui sont mortes d’amour, à cause d’un homme comme Albrecht. Seulement, ce dernier s’en veut et va déposer un bouquet de fleurs, de lys je crois, sur la tombe de Giselle. Myrtha, la reine des Willis, pointa alors son sceptre vers Albrecht. La sentence était tombée : il devait mourir. Elle l’obligea alors à danser jusqu’à l’épuisement, pour que la mort s’ensuive. Le prince accepta de toutes façons, considérant cette danse comme une danse d’excuses à Giselle. Celle-ci, malgré sa mort, ressentit la même chose que lorsqu’elle était vivante et amoureuse d’Albrecht. Elle se joignit à lui et ils se sont rejoints dans la mort. Certes, je n’avais que quatorze ans, je n’étais pas souvent tombée amoureuse comme cela mais, qu’importe. J’ai donc accepté ce premier rôle, que j’ai considéré, non seulement comme une chance, mais en plus comme un rôle de femme. J’étais aux anges. Je suis venue répéter tous les jours, en plus de mes cours particuliers qui ont nourri mes sentiments pour pouvoir ensuite bien interpréter cette danseuse qui, à son tour, interprétera Giselle. Mais, qui allait faire Albrecht ? Je ne m’en suis pas préoccupée. Il allait arriver en dernière minute, enfin, un mois ou deux avant le grand spectacle. Je répétais donc mes solos, plutôt que les pas de deux, en costumes ou non. Je venais même plus tôt, les jours où il y avait cours, et j’étudiais, mon cahier à la main, tout en étirant mes gambettes. Bon, je ne voyais rien de très compliqué non plus mais, mes notes chutaient, et je ne voulais pas rater une année, parce que déjà, les autres m’insupportaient, je devais changer de vie. Mais en plus, je me devais de m’accrocher à tous les niveaux pour la Danse. Bref, c’est donc ce que j’ai fait.

Je prenais les transports en commun assez tard, ce qui inquiéta ma mère. Je ne comprenais pas pourquoi. Maintenant, avec du recul, je sais qu’elle n’avait pas tort, que le danger existait mais, rien ne m’est jamais arrivé, c’est le principal, n’est-ce-pas ? Néanmoins, tout n’était pas rose, je me fatiguais de jour en jour, physiquement et psychologiquement. En plus, le rôle n’était pas prévu pour moi à la base. Je me souviens encore de ce moment où je m’étirais, comme à mon habitude, et mon cahier à valsé à l’autre bout de la pièce, à un tel point d’ailleurs que certaines feuilles, qui rendaient déjà l’âme, se sont éparpillées dans la salle. J’ai relevé la tête, deux filles me toisaient :


« Tu crois être plus forte que Mary ! »


« C’est honteux ! Elle s’est préparée à ce rôle ! Madame disait qu’elle était la plus apte à l’interpréter, et elle avait raison. »

« Et il a fallu qu’une petite peste comme toi débarque, danse deux minutes, et hop, tout s’était décidé ! » j’ai répondu du tac au tac, blasée, en allant ramasser mes feuilles qui jonchaient le parquet, telles des feuilles mortes ou que sais-je :

« C’est cela, le milieu de la danse. »

Elles ont à nouveau shooté dedans :

« Ne provoque pas Mary ! »

« Vous n’êtes que des sbires ! » ais-je lâché, ayant tenu toutes mes feuilles, les ayant remises rapidement dans mon cahier, mettant le tout dans mon sac de sport que j’allais enfermer dans mon casier, mon cadenas se fermait à l’aide d’un code. J’ai bien senti que cela allait être ma fête et que j’étais seule dans le vestiaire du fond, mais le cours allait commencer, et elles me laissèrent là, en me disant que je ne m’en tirerais pas comme cela. J’avais beau les trouver profondément bêtes et indignes de la danse, mes jambes de jeune fille flanchaient un peu. Je me suis calmée une petite trentaine de secondes, pas plus, pour ne pas arriver en retard au cours. Cela allait mieux. J’ai couru. La professeur n’était pas encore arrivée mais, en triangle, Mary et ses deux sbires me toisaient. Je les aie toisées aussi. J’ai continué à avoir peur pendant quelques jours, un mois tout au plus. Puis cela a passé, les menaces se sont estompées, et j’ai un peu tout oublié. Puis, le spectacle débuta. Nous sommes allées voir la salle, grande, pleine, même sans public, étincelante,…un régal pour nous, jeunes novices ! Nous sommes allées nous préparer en riant. Puis, je suis allée rejoindre celui qui jouerait Albrecht, je le connaissais déjà un peu. Il était sympa, beau souriant. C’était vraiment l’image que je me suis faite d’Albrecht(d’un Albrecht japonais, mais soit). Nous nous sommes encore bien entendus. Mais, alors que je faisais une pause, Albrecht m’a appelée du bas d’un escalier. Je l’appelle Albrecht parce que je n’arrive plus à me souvenir de son véritable nom. C’était un escalier qui descendait dans le noir, et, je me suis rendue compte trop tard que c’était un piège. J’ai dévalé les marches, et je me suis payée une petite entorse, avec deux/trois blessures. Je ne pouvais pas monter sur scènes, j’entendais des rires, et j’ai vu briller les yeux de Mary dans le noir. Des yeux bleus et perçants. On a fini par me retrouver, et on a décidé que Mary serait ma doublure. Coup classique ! Mais, je n’avais que quatorze ans !

J’étais cachée dans les coulisses, à me ronger à sang, un bandage serrant ma cheville, le début de celui-ci, qui entourait la jointure de mes orteils et mon pied était un peu sanguinolent. Mais je m’en fichais. J’étais prisonnière de se corps. La musique a éclaté, ma musique préférée. On était aux trois-quarts du spectacle
Et puis, il faut croire qu’un petit dieu de la danse existe. Elle n’avait pas bien répété sa pirouette sur pointes, qui demandait une certaine technique, malgré le fait qu’on croie cela facile et qu’il est normal de parfois la réussir du premier coup, par chance. Son pied a glissé et elle s’est tordu la cheville. Quant moi, l’adrénaline m’a faite monter sur scène, sans réfléchir. Bien sûr, j’aurai pu m’imposer avant, mais j’avais peur d’empirer mes blessures, mais là, il ne restait que deux/trois solos, je pouvais tout à fait bien le faire.

Quand je suis revenue après une tornade d’applaudissements dans les coulisses, ma joue a goûté le sang, elle s’est engourdie. La prof venait de me gifler. Mais, sans que je ne puisse reprendre mes esprits, elle m’a prise dans ses bras :

« Tu es folle ! Ne refais plus jamais ça ! Mais, tu as été à la hauteur ! »

Ensuite, j’ai été soignée. J’ai été interdite de danse, mais pendant deux mois. Heureusement que cela n’a pas été pour toute vie. Je me suis dit que je pouvais m’estimer contente, malgré tout. Et c’est ainsi que j’ai arrêté les cours pendant deux mois, même un peu plus. Je passais mes soirées devant la télé, à regarder des ballets et des comédies musicales européennes, japonaises, et coréennes. C’est ainsi que mon niveau d’Anglais augmenta un peu. Mais bref, là n’est pas l’important.
Ecrire un souvenir, c’est long. Mais pas le revivre. Quelques secondes après, sans avoir montré sur son visage les signes d’une quelconque peur suite à celui-ci, au contraire, son air était encore plus confiant qu’avant, elle se retrouvait en face, non pas de Mary et de ses sbires, mais d’Im Jyu Ni. Et elle se jura qu’elle ne perdrait pas, peu importe la réponse de la petite écervelée qui se tenait devant elle. Choi Young Im, bien qu’ouverte et adorable, pouvait se transformer, et être capable de tout. Et là, elle était bel et bien plus que capable de renverser n’importe quelle situation à son avantage. Im Jyu Ni riposte à présent. De quelle manière ? Et comment Choi Young Im va-t-elle réagir ? Suite au prochain épisode…euh post !


hj: Désolée du retard mais j'ai de moins en moins de temps maintenant T.T.





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MessageSujet: Re: Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !    Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !  Icon_minitimeVen 30 Sep - 18:54

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MessageSujet: Re: Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !    Toi, ici ? La guerre va encore être déclenchée !  Icon_minitime






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