Je suis né à Séoul, à Gangnam. Et oui, je suis une de ces personnes qui ont connus le Gangnam style vingt-trois ans avant que le célèbre clip ne sorte. Ma mère ? A vrai dire, je ne m'en souviens plus. Il semblerait qu'elle n'est pas appréciée le fait de devoir s'occuper d'un enfant et elle est partie aux Etats-Unis. Je fus donc élevé par mon père. Enfin non pardon, par une nourrisse. Car oui, mon père était trop occupé par son travail pour élever un garçon.
Tiens, parlons de mon père d'ailleurs. Un sacré numéro celui-là. Il est général à l'armée de Terre de Corée du Sud. Son père (mon grand-père) lui aussi était un militaire et il s'attendait à ce que son fils ainé suive le chemin familial. Mon père disait que c'est grâce à l'armée sud-coréenne que nous ne sommes pas sous une dictature. Il ne cesse de vanter les mérites de l'armée coréenne, à croire qu'il a fondé un fan club ! Il est aussi bien attiré par l'argent pour un militaire. Je n'ai jamais vraiment compris.

Bon, ok j'avoue, j'habite dans une belle forteresse maison, femmes de ménages, cuisinier, professeurs particuliers et tout le tralala du petit richou, mais franchement, j'aime pas ça moi. Enfin disons plutôt que ce n'est pas compatible avec moi toute cette belle vie. Attendez un moment. Comment ça se fait que ma famille soit riche alors que chez nous c'est une habitude que d'entrer dans l'armée ? Héritage ? Non certainement pas, depuis que la planète existe ma famille est dans l'armée. Après avoir quitté ma mère... enfin pardon avec la femme qui a couché avec mon père, ce dernier s'est marié avec l'héritière d'une grande multinationale. Résultat, on est devenu riche. Et autre résultat, je me suis retrouvé avec un petit demi-frère sur le dos.

Vous savez, je suis quelqu'un qui a besoin de relation physique (très important ce dernier adjectif). Mon père a tenté de me tuer un bon millier de fois avec mon amour pour les relations du genre très poussé et très brève. Ben quoi, je suis un dragueur et un menteur par-dessus le marché et alors ? C'est interdit de draguer des femmes plus âgées ou plus jeunes (on s'en fout après tous de l'âge, du moment qu'elle a les attributs féminins !), de les avoir que pour soit, en profiter un bon mois, autant psychologiquement que physiquement (bon, là je ne vous fais pas de dessin, c'est dans un lit que ça se passe !) puis après les jeter ? C'est peut-être méchant, mais je vis comme ça moi. Mon père n'est pas d'accord avec moi là-dessus, mais je ne fais ni plus ni moins qu'imiter ses actes. Il n'était même pas marié avec la mère qui m'a enfanté ! C'est héréditaire de passer dans le lit de tout le monde semblerait-il.
J'ai donc passé une enfance tranquille. Peu accompagné par mon père, et une mère inexistante, mais tranquille tout de même. J'ai des prédispositions dans l'art dramatique depuis toujours en fait. En effet, je suis non seulement un très bon menteur mais aussi, je peux me faire passer pour ce que je ne suis pas. Ainsi, je suis quelqu'un de très sociable, alors qu'en fait, je ne suis pas du genre à faire confiance aux gens. Très bon menteur ? Et ben oui, en réalité, depuis que je suis tout petit je mens à tout le monde. Le jour où je me suis fait choper pour avoir volé dans un magasin, j'ai raconté que mon père était à la rue, qu'il n'avait plus de travail et qu'il fallait bien que je mange. Le vendeur m'a cru, il m'a laissé filer sans aucun problème (me donnant même une glace) et moi, je frimais devant les autres parce que j'avais tout ce que je voulais. Et je mangeais tranquillement ma délicieuse glace, pendant que leurs ventres criaient famines. Je suis un tantinet égoïste, il faut l'avouer.

Une enfance tranquille, une adolescence aussi, et un rêve, celui de devenir acteur. Quand j'en ai parlé à mon père, il n'était pas d'accord. Ce jour-là, il m'a même frappé, chose qu'il n'aurait jamais fait jusque-là, et pourtant ça devait le démanger très souvent ! Mon père n'était pas violent sur ses enfants et sur sa femme.
J’ai donc fait semblant de renoncer à ce projet, mais au fond de moi, je savais que je le réaliserais, et s’il fallait qu’il ne soit pas mis au courant, ça se fera ainsi ! Puis il y a eu cet évènement qui m’a quelque peu ralenti dans le rêve…

Une des nombreuses personnes qui est tombé sous mon charme. Nuits fort agréable d’ailleurs, mais les choses ne se sont pas passé comme je l’aurais voulu. Un jour, cette personne est venue chez moi, alors que je préparais à manger pour mon père qui avait une permission (et oui, j’aime cuisiner, j’ai fait virer à peu près tous les cuisiniers qu’on avait eu par caprice, alors du coup, maintenant c’est moi qui fait à manger). Et c’est là qu’elle m’a dit qu’elle était enceinte de moi. Les femmes de ménages ont dû la haïr en voyant que mon père avait fait tomber le contenu du plat de kimchi que je venais de lui passer.

Et en effet, quelques temps plus tard, un p’tit bout de chou arrivait au monde, alors que j’avais à peine 19 ans. Park Seung Ho de son nom. Mon père devait tellement me haïr de devenir grand-père qu’il m’emmena de force avec lui à l’armée. A croire qu’il s’imaginait qu’en faisant mon service militaire, j’oublierais à la fois mon rêve de devenir un acteur et ce cher Seung Ho aurait disparu de la surface de la terre. Malheureusement il avait tort. Après deux ans passé en tant qui militaire, je revins en civil, plus déterminé que jamais. Et surtout plus musclé. J’étais déjà très musclé avant, mais maintenant… Enfin bref. J’ai vingt et un quand je suis de nouveau un civil. Vingt et un an et une magnifique cicatrice dû à une balle que je me suis prise dans le dos pendant un entrainement, génial non ? Ah oui, et un gosse sur les bras.
J’ai consacré trois années corps et âme à mon bout de chou. En fait, j’avais peur que mon père pète un câble de plus et qu’il fasse une erreur avec Seung Ho… du genre fatal. Mais j’avais encore et toujours envie de devenir acteur et la « Korea University of Art » m’attirait de plus en plus. Sans trop y croire, j’ai passé l’audition. Seung Ho dans les bras, je suis allé là-bas et j’ai improvisé. J’ai fait croire qu’une des personnes qui mettait en place l’audition était censé m’aidé à y entrer.

« Hyung, tu m’as dit que tu m’aiderais ! »

Le pauvre, il n’y comprenait strictement rien, et les juges avaient des regards suspicieux vers leur collègue. Au final, et à ma grande surprise j’y suis pris. J’ai par chance trouvé un compromis avec la mère de Seung Ho, je paye une nourrisse pour quand elle, elle étudie, et je viens m’en occuper dès que je peux. Ah et oui, une fois mes études terminés, je dois le récupérer. En attendant, je dois devenir célèbre fiston !