Son histoire;

Comment écrire son avenir lorsqu'on ignore son passé ? Comment avancer alors que ce qui nous y poussait a disparu ?
De ses parents à ses amis, de ce qu'elle aimait à ce qu'elle détestait, de sa mentalité jusqu'aux erreurs qu'elle s'était jurée de ne plus jamais réitérer. Tout avait disparu tel de la fumée et elle ne pouvait qu'être spectatrice de sa propre déchéance.

Un accident, une voiture détruite, une seule survivante parmi quatre êtres. Des séquelles incurables, la perte d'une mémoire, de sa mémoire.
À quinze ans elle ignorait tout de sa vie, elle ne se souvenait ni de ses parents ni de celui qui fut son frère. Les prénoms de ses amis s'étaient évaporés de ses pensées et le nom de son plat préféré lui était inconnu.
Elle ne connaissait rien d'elle, elle n'était plus rien.

Notre caractère, notre façon d'observer le monde ou d'agir, tout dépend de notre passé, de notre vécu et de nos souvenirs. On apprend de ses erreurs, on découvre celles des autres et l'on décide de qui l'on veut devenir. Comment faire dans ce cas, comment faire lorsque tout a été effacer et qu'il ne reste désormais plus que notre enveloppe corporelle ?

Elle ne pouvait même pas pleurer la perte de sa famille, elle ne pouvait que pleurer la disparition de ses souvenirs et de sa vie passée. C'était tout ce dont elle avait conscience.
Les photos de famille, elle les avait détruite après avoir soigneusement observé chacune d'entre elles pendant près d'une année, tentant de se rappeler... Mais rien à faire, c'était définitif. Elle ne se souviendrait jamais et devait à présent se reconstruire, se créer une vie dont elle se souviendrait plus tard. Elle devait tout réapprendre, seule. Elle était seule.
Aucun oncle ou tente, aucun grand-parent. Elle ne reconnaissait pas ses amis et ne put de toute manière plus les contacter après son accident, envoyée dans un orphelinat de Séoul.

Elle avait quinze ans, des séquelles à guérir et ne parlait que très peu. Qui voudrait adopter une adolescente comme cela ? Personne. Personne ne vint d'ailleurs jamais. Les années passèrent et bien qu'elle soit redevenue une jeune fille normale, bien qu'elle ait réappris à vivre en société et bien qu'elle soit devenue quelqu'un d'adorable, personne ne vint jamais. C'est donc en compagnie d'une multitude d'enfants et du personnel qu'elle grandit, voyant tour à tour ses plus proches amis s'en aller.

Tous quittaient ce lieu, un à un. Elle, pleurait pour chacun d'entre eux. Ils partaient, parfois à l'étranger ou à des milliers de kilomètres. Ils partaient sans aucunes garanties qu'ils puissent un jour se revoir. Tous ceux qu'elle aimait finissaient par la quitter, allant vivre une vie bien meilleure ailleurs.

Tous y avait droit, sauf elle. Elle était l'enfant dont les gens ne voulaient pas. Elle était l'enfant dont tous les amis disparaissaient et ne demandaient plus de ses nouvelles, elle était celle qui aime mais qui ne sait pas se faire aimer.

Elle avait dû réapprendre les bonnes manières et la mode du moment, elle avait dû réapprendre l'histoire de son pays ou encore le fonctionnement de celui-ci. Elle avait dû redécouvrir le monde en sa totalité et acquérir ce qu'elle avait pu observer durant ses quinze années d'existence. Cela avait pris du temps, mais elle y était arrivée et aujourd'hui était une personne tout ce qu'il y avait de plus normal. Elle avait dû redécouvrir d'elle-même ce qu'était les sentiments, et de tout ce qu'elle avait dû assimiler à nouveau, elle se serait bien passée de cette étape-là.

Les sentiments, son cœur qui se serrait à chaque fois qu'elle repensait à ce qu'elle aurait pu devenir, à la vie qu'elle aurait pu avoir. Ces larmes qu'elle ne pouvait empêcher de dévaler sur ses joues à chaque fois qu'elle se sentait trahie du départ de l'un de ses ''amis''. Son mal de ventre et son espoir bien trop grand à chaque fois qu'un couple entrait dans l'établissement. Sa déception à chaque fois qu'il repartait sans elle.

Elle détestait les sentiments, elle détestait la tristesse, elle détestait la haine et la colère. Ces sentiments représentaient son quotidien, les sentiments faisaient mal. Hormis un seul. Le bonheur, cette chose banale qu'elle n'avait pu qu'entre-apercevoir. Elle voulait pouvoir elle aussi se sentir bien, ressentir la plénitude. Bien qu'elle n'y soit jamais parvenue, il y avait tout de même une façon qu'elle avait de pouvoir le toucher du bout des doigts.

La seule et unique chose qu'on avait pu lui apprendre était que sa mère fut autrefois chanteuse. Le seul renseignement qu'on put lui donner était que sa mère et elle-même chantaient souvent ensemble, donnant de petits spectacles de village. C'était tout. Le seul et unique détail qui la rattachait à cette femme, à sa famille. C'était le seul lien dont elle avait conscience. Elle avait vu des vidéos, elle s'était observée toutes les deux et ça l'avait frappé, comme une gifle. Jamais elle ne s'était vue sourire de la sorte, jamais elle ne s'était aperçue aussi détendue. Elle s'était enviée elle-même. Depuis lors, elle n'avait qu'une envie : Redevenir comme sur ces bandes qu'elle avait, au détriment des photos, gardé précieusement.

Elle ne parlait que très peu à son arrivée à l'orphelinat. Non pas qu'elle ne connaisse plus son vocabulaire, elle n'en ressentait juste ni l'envie ni le besoin. Ainsi, lorsqu'elle s'essaya à chanter seule sous sa douche, sa propre voix l'étonna et elle se trouva stupide de pas ne l'avoir fait plus tôt. Elle se sentait bien en chantant, elle se sentait bien en parlant et elle se sentait proche de sa mère. Les premières fois, elle aurait pu juré que celle-ci se trouvait à ses côtés à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche, et elle se sentait bien. Atrocement bien. Dès lors elle n'avait cessé de parler et de chanter, au plus grand plaisir du personnel rassuré. La parole lui paraissait désormais si importante qu'elle ne pouvait s'arrêter d'en user.


Le jour de ses dix-huit ans avait sonné comme l'ouverture d'une porte, celle de la prison dorée dans laquelle elle était enfermée. Elle n'avait plus à espérer trouver une famille désormais, elle serait la sienne.
Libérée de toutes les attentes qu'elle avait pu fondée, elle avait désormais tourné la page se faisant une raison.

Oui, elle avait tourné la page, mais ne pouvait s'empêcher d'avoir cette sensation d'être proche de cette famille dont elle faisait autrefois partie, en chantant. C'est la raison principale pour laquelle elle voulait aujourd'hui être chanteuse. Faire la seule chose qui la faisait se sentir bien comme métier, réaliser les rêves de sa mère décédée et être entourée. Elle avait trouvé la chose pour combler sa vie, il ne restait à présent qu'à travailler. Aussi dur que cela pourrait l'être, elle réussirait. Elle se le jurait. Elle avait assez subi durant sa vie pour enfin réussir quelque chose qui ferait son bonheur, n'est-ce pas ?


Son caractère;

On ne ressort forcément pas indemne d'un passé comme celui-ci, on en garde forcément des séquelles.
Aujourd'hui, bien qu'elle soit devenue une de ces personnes un peu hyperactive et toujours de bonne humeur, l'envers du décors est bien différent. Derrière cette façade de confiance et de bonheur se cache une gamine ayant été trop abandonnée de tous ceux qu'elle a pu aimé, juste une enfant ayant été trop dévastée trop souvent et qui aujourd'hui, est incapable de faire confiance à qui que ce soit. Elle a peur, constamment. Elle a peur d'être abandonnée à nouveau, elle a peur qu'un jour elle puisse oublier à nouveau.

À force d'avoir été si souvent l'enfant dont on ne voulait pas, sa confiance en elle ne put qu'en prendre un coup. Elle ne cesse de se comparer intérieurement aux autres, elle n'ose pas faire le premier pas avec les gens, de peur d'être ennuyante ou trop collante. Si vous n'allez pas lui parler de vous-même, elle ne le fera pas.
Aussi, elle se rabaisse en continue et se demande encore avec quel cran elle a pu oser passer une audition. Elle se pense bien inférieur aux gens présents dans cette école et se demande souvent où est sa place.

Elle est quelqu'un de bon également, de trop bon. Bien trop généreuse, elle fait bien souvent passer les gens après elle, bien trop souvent; En oubliant presque de s'occuper d'elle-même en premier lieu. Elle aime rendre les gens heureux et bien souvent, cela se retourne contre elle. Facilement elle se laisse bernée de par sa naïveté et est utilisée par certain.

Elle parle beaucoup. Autant lorsque vous la rencontrer pour la première fois elle ne décroche pas un mot, autant dès que vous la connaissez un minimum elle ne ferme plus la bouche. Elle aime parler, elle aime chanter, et n'arrête jamais.

Elle rigole souvent. Trop longtemps, elle s'en est privée. Aujourd'hui elle le fait au maximum.

Je me prénomme pseudomme(?) Kin et j'aurais seize ans d'ici un peu plus de deux semaines.
Sinon, j'écris depuis un bon bout de temps maintenant, mais ai commencé à poster sur le net il y a de cela qu'une année. Concernant les rpg, cela fait depuis peu seulement que je m'y intéresse et m'y inscris.
C'est à peu près tout ce qu'il y a à savoir. Après, si vous avez d'autres questions ou quoi que ce soit, demandez, je croquerais pas (a)

Scénario [ ✗ ]
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