Quand a moi, inutile de préciser qu’en cours de chant, je venais de mettre la prof mal a l’aise. C’était toujours la même rengaine. Toujours la même chose. La prof se lève, la prof s’énerve, la prof s’approche et pose ses mains sur mon corps. Je me raidis, mon regard se durcit et je n’ouvre toujours pas les lèvres. Elle me regarde inquiète, par la suite. Elle soupire et me fait sortir de la classe pour me conduire à l’infirmerie. C’est chaque fois la même chose, parce que j’ai chaque fois droite à une prof différente. Je roule du regard quand l’infirmière m’allonge sur le lit, regarde mes yeux, regarde ma gorge lorsque j’ai bien voulu ouvrir la bouche pour ensuite s’adresser a la prof en disant que j’allais parfaitement bien. « Encore un mensonge ». Je me meurs… Petit à petit, mais je meurs tout de même. La prof s’en va exaspérée tandis que l’infirmière, me connaissant par cœur, se tourne vers moi et me sourit.

- Repose – toi, Tae Hyen, je te réveillerais pour le prochain cours, je sais que tu n’aimes pas vraiment le cours de chant… après tout, … ce n’est pas la première fois que tu viens, ici… Mmh ?

Je la regarde simplement avant de lui répondre merci en langage des signes, elle, elle n’avait pas besoin de me faire parler ni écrire. Elle comprenait ce que je disais, c’était bien plus simple et plus facile… Je posais ma tête sur l’oreille, incapable de fermer les paupières mais juste capable de regarder dans le vide, semblant me perdre dans mes pensées. J’en ai vu des gens rentrer pour des conneries dans la pièce. Un qui prétend qu’il est malade alors qu’il est en pleine forme, une autre qui a voulu se taillader le poignet dans les toilettes mais manque de chance, elle s’est louper et s’est ouvert un peu trop. … Mais il n’y avait pas que des élèves. Les profs par exemple, une arrive parce qu’elle se sent pas bien, l’infirmière lui sort qu’elle est enceinte, et le pire, c’est que ce n’est pas de son mari mais de son amant, un enseignant qui travaille aussi dans l’école. Et bien sur, le meilleur pour la fin. Madame la sous – directrice avec un élève a ses côtés. Tout deux ayant la main collé ensemble. Les gens de nos jours…Puis le restant de la journée, inutile de vous en parler… A présent, je me retrouvais en dehors de l’école, mon sac a l’épaule, je marchais calmement sur le trottoir, baissant le regard, fermant ensuite les paupières en m’appuyant contre un mur, le temps de sortir à boire de mon sac. J’y restais la plusieurs heures quand soudain, il se mit à pleuvoir, je rangeais mes affaires, quand soudain, je réalisais que mes souvenirs fut plus douloureux a revenir d’un coup. Surtout quand je voyais ce petit garçon entouré de son frère et de son père marcher devant moi. Je me sentais soudainement épié aussi. Mais je ne bougeais pas, je me contentais uniquement de laissé mon sac tombé par terre, alors que je fermais lentement les paupières, pinçant mes lèvres… « Mais t’es pas bien » … Cette voix, elle me paraissait étrange, comme un air de déjà entendu…

Soudainement, je ne sentais plus de pluies sur moi, mais je te voyais face à moi. Je sortis de mes pensées, secouant un peu ma tête avant de m’essuyer doucement le visage… « Tu vas tomber malade, si tu fais ça, tu sais. M’enfin, c’est quoi ces manières ? T’as l’air gelé ! »… Qui ne te dis pas que je le suis, après tout ? Froid… froid de l’intérieur comme de l’extérieur… Je baissais uniquement le regard avant d’éternuer. « Hey, Tae… tu veux pas rentrer ? Tu vas tomber malade. » …. Rentrer ? … Rentrer…. Un bien si grand mot pour moi. Je baissais le regard encore avant de tousser un peu, ramassant mon sac et me mettant machinalement à marcher comme si rien ne pouvait m’arrêter. Bousculant parfois certaines personnes mais je m’en fichais. Je connaissais le chemin par cœur, à présent. Je pouvais même à la limite, le faire les yeux fermés. Cependant, je frissonnais un peu, ayant assez vite froid surtout étant à nouveau sous la pluie. Cette fois – ci, j’aurais une bonne raison d’être malade… Je ne prenais même pas la peine de faire attention à toi, parce que pour l’instant, je ne te reconnaissais tout simplement, pas encore…Arrivant enfin a la résidence, je m’avançais vers la porte… cherchant lentement, comme au ralentit, les clefs dans mes poches… et avec maladresse, je me souvenais avoir entendu un bruit de sourd, comme si elles avaient chutées au sol. Baissant la tête, je découvris surtout que j’avais raison…Pour ensuite, me pencher en douceur pour les attraper et tousser une nouvelle fois, ouvrant la porte avant de me débarrasser de mon sac mais surtout de mes chaussures, chaussettes et vêtement trempées sauf mon boxer. Me baladant rapidement jusqu'à ma chambre pour qu’on ne remarque pas l’état de mon corps et rapidement enfiler des affaires secs et propres…Pour ensuite, aller voir dans l’entrée si tu m’avais suivit ou pas… espérant plus oui que non… car finalement, je me souviens qui tu étais… Shad… je me souviens de toi… la preuve, je me risque même a murmurer ton prénom alors que je sais que j’aurais mal après…

- Shad…. C’est toi… ?

Je restais sur mon lit, à contempler l’entrée de la salle de bain, étant perdu dans mes souvenirs alors que pourtant, mon cœur semblait se restreindre à l’idée de savoir que mon meilleur ami se retrouvait près de moi. Shad… Ta voix me parvient à peine à mes oreilles. Ta voix semble si lointaine, comme si tu étais trop loin de moi pour que je puisse l’atteindre. J’avais cru t’entendre lorsque je marchais auparavant, sur le trottoir avec l’air le plus détacher du monde. « Taaae… fais pas l’idiot. Hey. Tu m’entends ? » Ta voix, elle me parvient totalement a mes oreilles, maintenant. Je ne comprends pas pourquoi mon cœur s’emballe si soudainement, pourquoi je repose mon regard si éteint dans le tiens avant de venir doucement près de toi, te serrant lentement au creux de mes bras. Ça m’avait demandé un effort surhumain pour être aussi proche de quelqu’un de manière volontaire. Je sentais un tissu sur ma tête, intérieurement, mon cœur battait encore plus vite et lentement, je baissais la tête pendant que tu m’essuyais les cheveux. Quand tu eus terminé, je relevais lentement la tête pour venir t’embrasser de mes lèvres sur la tempe pour te remercier. Quelque part, au fond de moi, je savais que je n’avais rien à craindre de ta part. Comme si je me sentais en sécurité, comme si je savais que toi, tu étais un mec bien.

A vrai dire, je te regardais quelque peu, d’un air curieux. Avant de venir glisser mes mains sur les tiennes tout lentement pour ensuite entrelacer mes doigts aux tiens. Doucement, je t’entrainais sur mon lit, doucement, je plongeais mon regard dans le tien, moi, qui avait du mal à rester captif, avec toi, je savais que je n’aurais pas peur. Et doucement, je m’installais aux creux de tes bras, fermant doucement les paupières tout en collant ma tête contre ton torse pour écouter ton cœur battre. Calquant ainsi ma respiration sur tes battements cardiaque. J’avais l’impression de revivre mes jours d’enfances. Quand j’allais mal à cause d’eux. … Quand je me revoyais étant gamin, venir ouvrir la porte de chez toi, marchant jusqu'à ta chambre pour t’y trouver et venir m’installer dans tes bras. Je fermais les paupières lentement, respirant ton parfum tout en douceur. Je voulais surtout être au calme, oublier le temps d’un instant ce que j’avais vécu avec eux, et oublier mes problèmes du moment présent. Ton cœur, a l’entendre battre, il me détendait doucement. Je soupirais lentement d’un air tendre avant de relever mon visage vers le tien, et fébrilement poser ma main sur ta joue avant de m’efforcer à sourire doucement. A vrai dire, j’avais peur de ne pas trouver ma place, déjà que je ne sais plus qui je suis.

Lentement, j’approche mon visage du tien, non pas par habitude, mais pour la première fois, par envie. Venant te voler un baiser, juste un seul. Pour ensuite rougir soudainement, le plus amusant, c’était que je ne m’étais pas rendu compte. Mais lorsque ce fut le cas, je plaquais mes mains devant mon visage pour ensuite baisser la tête bien que je revenais de nouveau dans tes bras. M’y sentant en sécurité, loin de tout ce monde si… effrayant. J’espérais qu’au fond, tu sois comme Wookie et non, ces monstres. Que tu n’es pas changé depuis nos souvenirs d’enfances. Je t’ai toujours connu si innocent, si fragile, l’antithèse de moi – même. C’est pour ca qu’au fond, je t’admire et que je t’écoute bien que je n’en donne guère l’illusion. Je pince doucement mes lèvres et découvre mon visage pour poser ma tête sur ton épaule et fermer doucement les paupières. Pour finalement, somnoler légèrement bien que seule ta voix peut suffisamment me maintenir éveillé. Doucement, je revenais croiser mes bras derrière ton dos, refusant de te lâcher et de quitter à place à tes côtés. Restant ainsi bien à l’aise tout contre toi, laissant mon cœur battre a son rythme et mon corps s’habituer de nouveau au tien…

- …Tu ….. M’as … Manqué… Shoushou…