It's just a feeling, my heart almost bursting with thrill
It's just a feeling, this sense of having the whole world
It's just a feeling, I'm not afraid of any kind of pain
This must be feeling of love

Des écouteurs placés dans chacune de mes oreilles, le volume pratiquement au maximum sur mon ipod, je me reposais, allongée sur l'un des bancs du parc de l'université. Le soleil était venu me chercher alors que je m'entrainais dans l'une des salles de danse, et je n'avais pas résisté à l'appel de la nature. Après tout, j'avais bien le droit de me reposer de temps en temps, ce n'était pas un crime. Le temps était particulièrement clément, d'où le fait que je restai dehors sur un vulgaire banc de bois, tantôt à observer les nuages et les oiseaux, tantôt à fermer les yeux et respirer profondément, afin de profiter de ce petit moment de liberté que la vie m'offrait. Il était vrai que j'en n'avais guère eu ces derniers temps.

Déjà, il ne fallait oublié que mes cours me prenaient la majorité de mon temps, et d'un côté, c'était bien normal. C'était l'un des rares moments où je n'avais rien à faire, et donc je l'utilisais à bon escient. Ensuite, Mee Kyung ne cessait de revenir hanter mes pensées, dès que j'avais le malheur d'apercevoir sa silhouette quelque part dans l'école. Rien que de la voir faisait remonter tant de rancœur en moi, que cela me rendait totalement malade. Comment en étions nous arrivé là ? Je le savais. Mais je ne voulais pas me l'avouer, c'était encore trop tôt, tout comme le fait de revoir ma famille tout simplement. Mais si seulement il n'y avait qu'elle. Il y avait eu aussi le retour de Chul Hei dans ma vie. Évidement, j'étais heureuse de retrouver l'un de mes amis. Mais là était également le problème. Lui semblait me considérer autrement que comme une amie. Malheureusement pour lui, il était arrivé trop tard. Quelques semaines plutôt, j'aurais peut-être commencé à partager ses sentiments. Il avait tout pour lui, il fallait l'avouer : sympathique, adorable, beau, intelligent, et bien d'autre, et surtout, c'était quelqu'un que j'appréciais vraiment et à qui je faisais relativement confiance. Il ne m'en fallait pas plus. Mais un autre imprévu avait aussi surgi dans ma vie : l'arrivée dans celle-ci d'un certain Park Ki Sang. Avec des débuts de relation plutôt chaotiques, avouons-le, il était parvenu à m'atteindre, moi, qui m'était jurée de ne pas laisser de telles choses se produire à nouveau. Moi, qui avait mis autant de temps à construire des murs autour de mon cœur, ce garçon avait réussi à tout déjouer, et à se frayer un passage directement ... jusqu'à moi. Je m'étais refusé à y croire au début, et pourtant, c'était la réalité. J'étais bel et bien tombé amoureuse de cet idiot. Ce n'était pas comme si j'avais fait exprès non plus. Et ce n'était ps comme si c'était quelque chose que je pouvais contrôler. Néanmoins, il restait encore un petit problème : je ne l'avais toujours pas annoncé à la personne concernée, qui devait, en ce moment même, se torturer les méninges à la recherche d'une signification censée sur mes actes, comme par exemple le dernier baiser que je lui avais donné. Moi-même, je ne savais pas vraiment comment lui faire part de mes sentiments. Est-ce que je devais lui annoncer cash : bon voilà, je t'aime, ou bien de manière plus délicate, ou encore autrement ... ? Aish, ce mec me donnait sérieusement des mal de tête, là où il n'y en aurait jamais dû y avoir.

Je soupirais une ènime fois depuis que j'étais venu me poser à cet endroit, et j'ouvris les yeux. Des oiseaux passèrent au-dessus de moi, j'avais l'impression qu'ils nageaient dans cet océan de nuages. Si je pouvais me réincarner en un animal, c'était sans aucune hésitation que ce serait celui-là. Bien loin de tout soucis, un oiseau vole au gré du vent, en se laissant porter par un esprit de liberté. Enfin, c'était toujours de cette manière que je me l'étais représenté. Les nuages laissèrent place au soleil, et je dus à nouveau fermer mes paupières, ne supportant pas une telle luminosité. Mais ce fut de courte durée, puisqu'une ombre apparut. En ouvrant à nouveau les yeux, je fus surprise de reconnaître la personne qui bloquait le soleil, l'objet de mes pensées : Ki Sang. Je me redressais presque immédiatement sur le banc, en m'adossant à celui-ci, afin de laisser de la place au jeune homme s'il voulait s'assoir. J'évitais soigneusement de le regarder dans les yeux en attendant une parole ou un geste de sa part.

Park Ki Sang était la dernière personne que je m'attendais à voir par cet après-midi ensoleillé. Non pas qu'il ne puisse pas aller se balader dans le parc comme n'importe quel élève. Mais l'université était tellement grande que c'était une véritable coïncidence de pouvoir se retrouver de cette manière. J'étais à présent assise, droite, et totalement nerveuse à cause de lui. Qu'est-ce que j'étais censé lui dire ? Ou plutôt, comment ? Après tout, ce n'était pas quelque chose que je faisais tous les jours. C'était la première fois que je voulais avouer mes sentiments à quelqu'un. C'était tout simplement la première fois que j'étais tombé amoureuse de quelqu'un. J'évitais de le regarder dans les yeux afin de ne pas m'enfuir à nouveau, comme à mon habitude. Il fallait changer les mauvaises habitudes. Et puis, je lui avais bien promis -en quelque sorte- que j'allais lui en parler dans un futur proche.

Je vis du coin de l'œil sa silhouette se déplacer pour se retrouver près de moi, assise sur le banc. Les battements de mon cœur s'accélérèrent, et je ressentais à présent la chaleur de cette journée de plein fouet. Alors que je voulais faire un éventail de ma main, je sentis quelqu'un soulever ma tête. C'était bien évidemment Ki Sang, qui avec ces deux doigts venait de relever ma tête, et approcha la sienne de telle sorte que je ne pouvais que le regarder dans les yeux. Il me demanda pourquoi je ne le regardais pas. Ha. Bonne question. Je devais la lui faire longue ou courte ?

Je daignais enfin lui accorder mon regard. Je remarquais que ses cheveux, qui étaient bien acajou la veille, je me souviens de l'avoir vu pendant un de nos cours en commun, étaient à présent blonds, et plus aussi long également. Presque automatiquement, ma main plongea dans ses cheveux, sans même que j'eus à penser à des conséquences quelconques. Ce changement de couleur coïncidait parfaitement à son absence injustifiée de ce matin en cours. Je pensais l'avoir entendu lorsque j'étais encore à la résidence, et puis plus rien. C'était comme si il s'était évaporé.

« Ta couleur ... c'est pour ça que tu étais absent aujourd'hui ? Seulement pour une teinture ? »

Je retirais ma main en soupirant, puis écartais la sienne de mon visage. C'était quand même incroyable. Il avait du avoir tellement de mal à se faire accepter dans l'université, comme tous d'ailleurs, et il osait s'absenter, alors qu'il n'était pas malade. Simplement pour une coupe de cheveux. Quelque chose ne collait pas. Je n'étais pas dupe, il s'était sûrement passé quelque chose. Y-avait-il un lien avec les types dont il m'avait parlé la dernière fois ? De nombreuses suppositions fusaient dans ma tête, dans que j'eus une confirmation. En même temps, je ne lui avais rien demandé. Et je ne comptais pas le faire. Ce n'était pas mon genre de m'occuper des affaire des autres à ce point-là. J'avais mes propres problèmes à régler. J'inspirais un bon coup avant de continuer.

« Écoute, je sais pas si c'est le bon moment pour te dire ce que je veux te dire, mais je vais le faire quand même. »

Je n'avais jamais été aussi nerveuse de ma vie. Enfin peut-être seulement le jour où j'avais postulé pour KUA. Et encore. C'était la première fois que je faisais part de mes sentiments à quelqu'un.

« T'es un idiot borné, tu ne penses qu'à toi, et franchement, tu as le don de me mettre sur les nerfs en quelques secondes, tellement que j'ai envie de te frapper. »

Il fallait bien dire les choses comme elles étaient.

« Mais au fond, t'es pas mauvais. Je le sais. Et tu es tellement têtu que tu as réussi à me le prouver. Et tu as réussi à me toucher, alors que je m'étais jurée de ne laisser entrer personne aussi près de moi. C'est parce que j'ai quelques zones d'ombre assez conséquentes dans ma vie, et je n'ai pas envie d'en parler avec qui que ce soit. C'est pas mon genre. »

Même si Ki Sang faisait parti de ma vie, je ne lui parlerais jamais de mon passée. Il n'était pas une exception. Il n'y en avait aucune.

« Enfin bref. Tout ça pour te dire que je t'aime bien. En faite je t'aime carrément. Voilà, c'est tout ce que j'avais à te dire. »

En prononçant les mots "je t'aime", je ne pus m'empêcher de sentir le rouge me monter aux joues, et d'avoir soudainement une montée de température dans mon corps : j'avais l'impression qu'il faisait au moins 50 degrés dehors, et pourtant un vent froid qui passa me rappela que non, et me ramena sur la terre ferme. De même qu'un léger baiser sur mes lèvres. Cette fois-ci, ce n'était pas aussi bizarre que les fois d'avant - c'est vrai quoi, pour une fois il ne m'avait pas prise par surprise ou de quelque autre manière-. Enfin, je parvins tout de même à apercevoir un sourire gêné sur ses lèvres, ce qui le rendit encore plus mignon. Attendez. Je viens de dire mignon ? Qui que tu sois, sors de mon corps > <. La dernière fois que j'avais utilisé ce mot remontait à bien longtemps. Peut-être à ma première rencontre avec Chul Hei Oppa. Mais maintenant c'était l'adjectif que j'employais pour Ki Sang. C'était quand même assez bizarre pour l'instant.

Ki Sang me dit qu'il avait vraiment besoin de changer de coupe. C'était mauvais pour ces cheveux tout ça. Il n'avait pas intérêt à le faire trop souvent si il voulait encore avoir des cheveux à trente ans. Et plus encore, il devait éviter de s'absenter à des cours. C'était la base quoi. Il n'avait pas été accepté en colonie de vacances. Je vis qu'il baissa des yeux, et sentit qu'il passait doucement ses bras autour de ma taille pour m'enlacer. Quelque chose semblait bizarre. Je savais à présent pour sûr que ce n'était pas pour une vulgaire teinture qu'il n'avait pas été là de la matinée. Je sentis un poids - qui n'était que sa tête - s'appuyer sur mon épaule, puis un "je t'aime" sortit de sa bouche. C'était si mignon que j'en venais à me demander si c'était réellement sincère. Je ne voulais pas en douter. Et pourtant, la vie m'avait appris à douter de tout. Si je ne pouvais pas lui faire entièrement confiance pour l'instant, mais je m'habituerais sûrement à cette situation. Je le devais, pour éviter de sembler fausse avec Ki Sang. Parce que mes sentiments n'étaient pas faux. Mais si par malheur il m'arrivait d'avoir le moindre doute, j'arrêterais tout immédiatement. Je n'étais pas à KUA pour m'emmêler dans mes problèmes personnels. Quitte à le blesser, cela ne me faisait pas peur. Je préférais blesser les autres et me protéger, cela avait toujours été comme ça depuis le fameux jour. Une ombre passa sur mon visage, mais je savais qu'il ne m'avait pas vu, trop occupé à regarder dans le vide. Je n'étais pas aussi innocente qu'il paraissait le croire.

Dans tous les cas, je n'allais pas m'amuser à lui demander ce qui n'allait pas, ce n'était pas mon genre non plus. Si Ki Sang voulait m'en parler, il n'avait qu'à le faire, je l'écouterais sûrement. Mais de là à l'obliger à se confier. J'étais seulement sa ... petite-amie ? Je pouvais le dire ? On pouvait supposer que oui.

«Tu sais que j'aurais aimé rester avec toi, là maintenant. Mais j'ai un cours dans trente minutes, et il faut que je passe me changer dans les vestiaires avant. »

Je me rendis compte que je semblais assez froide dans mes propos. Je lui déposais un rapide baiser sur les lèvres avant de me lever - en faisant attention à ne pas lui tordre le cou évidemment-, et le quittait assez rapidement. Cette entrevue était quand même assez bizarre. Peut-être allais-je bientôt m'habituer. Un jour.