« Ne vous fiez pas à mes airs d'anges, je n'ai rien d'angélique, au contraire... J'ai un démon en moi. »
« 임쥬니 » A sa naissance ses parents étaient persuadés qu’elle serait un véritable rayon de soleil, une merveille de la nature, la plus jolie de toute. Elle, mais aussi sa sœur jumelle, deux joyaux que la famille Im était près à chérir plus que tout. Cela aurait certainement été ainsi si le destin n’avait pas décidé de chambouler à ce point leur vie, de s’acharner ainsi sur elles.
22 janvier 1997 –
« Accident de voiture sur la nationale reliant Seoul à Busan. 7 morts, un seul survivant, une fillette de 4 ans. »
Il faisait nuit, il pleuvait averse. Mme Im avait pourtant essayé de raisonner sa fille mais comment voulez vous expliquer à une fillette de quatre ans qu’il est trop dangereux de sortir avec une telle tempête alors qu’elle s’est fait une joie toute la semaine de cette sortie. Mme Im en est la première fautive, elle le sait. C’est elle la première qui a répétée à sa fille qu’ils iraient tout les cinq à l’aquarium pour l’exposition de nuit et qui n’a pas cessé de lui demander d’être sage sinon elle annulerait la sortie. Le chantage habituel d’une mère à sa fille. Le grand frère de Jyu Ni semble moins enthousiaste, il n’aime pas les orages, mais c’est la petite qui l’emporta. La petite famille ira à l’aquarium et ce n’est pas une pluie un peu violente qui les en empêcheraient… n’est-ce pas ?
La nuit était sombre, si sombre que M. Im ne vit pas la voiture arriver en fasse de lui. Une voiture où une autre famille comme la sienne rentrait simplement chez eux après avoir été surpris par la tempête en se rendant chez leurs grands-parents. Un enfant de trois ans et ses parents. Les deux voitures avaient pourtant leur phares d’allumés mais le virage les masquèrent l’un de l’autre jusqu’au dernier moment où l’un n’aperçue de l’autre que la lumière aveuglante se réfléchissant dans chaque goutes d’eau les séparant l’un de l’autre. Le choc fut violent, la première voiture fut éjectée de la route, trouvant sur sa route la paroi rocheuse ne laissant aucune chance à ses trois occupants. La deuxième n’eut pas beaucoup plus de chance et se trouva écrasé contre la rampe de sécurité qui céda fasse au choc. Après plusieurs tonneaux, la voiture s’enflamma pour laisser périr ses occupants. Un miracle ou une malédiction, une seule personne survécue, éjectée de la voiture avant qu’elle ne commence sa chute dans le ravin, la petite Im Jyu Ni, seule survivante.
Elle fut appelée la miraculé dans tout les journaux du pays, personne n’était réellement en mesure d’expliquer comment elle était parvenu à être propulsée hors de la voiture avant que cette dernière ne fasse sa chute mortelle. Mais une chose était certaine, la fillette n’avait eut comme séquelle physique d’un bras cassé et une minuscule cicatrice au poignet qu’elle gardera toute sa vie. Les séquelles psychologiques étaient bien évidemment beaucoup plus importantes mais si jeune, elle avait la possibilité de se reconstruire.
Aussi loin que se souvient Jyu Ni, elle n’a toujours rêvé que d’une chose : devenir la meilleure danseuse du monde. Rêve audacieux et présomptueux mais on n’est pas sérieux quand on a quatre ans n’est ce pas ? La nuit qui précéda l’accident, la petite fille fit un drôle de rêve – ou plutôt de cauchemars – songe aux allures si réels qu’aujourd’hui encore elle se surprend à y croire…
Les lieux de l’accident. Les flammes de la voiture de ses parents se reflétant sur la paroi rocheuse malgré la pluie abondante. Elle est seule au milieu de tout, seule survivante… Puis une silhouette, elle n’arrive pas à distinguer ses traits, juste des contours troubles qui ne semblent pas fixent. Un frisson parcoure le dos de la fillette. La voix de la forme devant elle s’élève, rauque et effrayant, le genre de voix qu’on ne souhaiterait jamais entendre… - « Im Jyu Ni, je connais ton rêve. Ceci en est le prix. L’acceptes-tu ? » Le sourire de l’esprit devant l’enfant se mis à sourire laissant apparaitre des dents bien trop blanche par rapport au flou de son corps. Ce même sourire diabolique se dessina sur les lèvres de la fillette quand elle hocha la tête…
En sursaut Jyu Ni se réveilla cette nuit là, plus tremblante que jamais et pourtant en sueur. Ce cauchemars – car oui ça devait bien en être un non ? – était bien trop réel pour l’enfant de quatre ans qu’elle était à l’époque. Elle le prit au mot près. Oui, elle avait accepté ce marché, la vie de sa famille contre sa future réussite. Elle porta alors la main à son cou pour trouvé le pendentif offert par sa mère, alors qu’avant il était doté d’une pierre bleu comme l’azur, il était à présent d’un rouge sang… Jyu Ni ne chercha pas d’explication censé à ça, elle n’était pas apte à en trouver une. Pour elle c’était aussi clair que de l’eau de roche, elle abritait en elle le démon qu’elle avait croisé ce soir là – dans son rêve – elle était le démon responsable de la mort de sa famille.
Ne possédant aucune famille encore vivante, la jeune enfant fut placé dans un orphelinat en attendant de trouver une famille d’accueil. Sans vraiment savoir pourquoi, Jyu Ni qui se souvenait pourtant très bien à la fois de l’accident et de son ancienne vie avec sa sœur, son frère et ses parents, feignait d’avoir tout oublié. Tout depuis la nuit de son cauchemar. Les médecins n’y voyaient même pas un mensonge d’une gamine capricieuse mais bien un traumatisme lié à l’accident. Faire comme si on ne se souvenait de rien était-ce plus facile ? Dans tout les cas ça évitait les questions désagréables et ça, même une enfant de son âge l’avait compris.
C’est dans son orphelinat que Jyu Ni rencontra Shin Rae Won, un jeune garçon de cinq ans son aîné. Sans raison apparente, la fillette s’attacha à lui comme à un grand frère, l’harcelant à coup de « oppa » par ci, « oppa » par là. Elle feignait à la perfection croire qu’il était son réel frère. Les responsables de l’orphelinat soucieux de la santé mentale de la jeune miraculée pensèrent alors qu’elle confondait son frère décédé avec Rae Won. Suivant les conseils d’un psychiatre, ils demandèrent au garçon de jouer le jeu. Bien sûr au début, le garçonnet de neuf ans ne compris pas pourquoi il devait soudain se voir attitrer une petite sœur qu’il n’avait jamais rencontré avant, mais la solitude de l’orphelinat combiné aux adoptions qui n’arrivaient pas, il finit par se prendre bien plus au jeu qu’il ne l’aurait crû. Considérant réellement Jyu Ni comme sa petite sœur, la protégeant et l’aidant dès qu’elle en avait besoin. En grandissant, Jyu Ni ne démordait pas et prétendait toujours être persuadée que Rae Won était son frère. Pourquoi ? Elle n’était pas en mesure de l’expliquer. Peut-être qu’elle avait elle-même finit par croire à son mensonge de gamine ? En tout cas, jamais Rae Won ne l’avait contredis.
Jyu Ni manqua plusieurs adoption potentielle à cause de son lien avec Rae Won, en effet personne ne voulait adopter deux enfants, mais la jeune fille refusait d’être séparée de son « frère ». Personne ne voulait prendre le risque d’un nouveau choc émotionnel pour la jeune fille et la laissait rester avec le garçon. Le lien était devenu très fort avec le temps, si fort que lorsque Rae Won demanda son émancipation à 16 ans, il réussit à convaincre l’orphelinat de laisser Jyu Ni vivre avec lui. Bien sûr, toute les semaines ils avaient droit à la visite d’un représentant de l’orphelinat qui venait s’assurer que la jeune fille vivait dans de bonne condition avec son frère et ceci jusqu’à qu’elle demande à son tour son émancipation. Ce fut cette même année que Rae Won lui annonça son entré à la grande école d’art scénique, KUA. Il avait attendu que la jeune femme puisse être émancipée pour faire sa demande d’inscription, ne pouvant se résoudre à la laisser retourner dans leur ancienne demeure seule.
Jyu Ni avait longtemps été partagée à cette idée. Elle n’aimait pas voir Rae Won s’éloigner d’elle. Elle était d’une nature jalouse et possessive au possible, les différentes petites amies du garçon s’en était bien rendu compte. Mais elle savait également que dès qu’elle serait en âge de rentrer à KUA, elle le ferait. C’était son but cette école et ce depuis toujours. N’avait-elle pas sacrifié sa famille pour son rêve ?
Oui, elle ne l’avait pas oublié. Elle se rappelait très bien de ce rêve, de ce pacte fait avec le diable, de ce démon en elle qui s’éveillait lorsqu’elle dansait. Dès que la musique venait à se faire entendre, la jeune femme captivait les regards par sa danse que certain disait démoniaque. Ils n’imaginaient pas à quel point il avait raison.
Deux ans plus tard, après avoir travaillé comme danseuse de nuit dans les bars, la jeune femme faisait son entré à KUA, heureuse d’enfin faire un pas vers sa future renommée mondiale et également de retrouver son frère.
Ven 25 Fév - 6:40
