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 A curse on you

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MessageSujet: A curse on you   A curse on you Icon_minitimeJeu 10 Mar - 10:46


A curse on you 2uhog1s A curse on you Icon_yuri

« Danser est le fin mot de vivre et c'est par danser aussi soi-même qu'on peut seulement connaître quoi que ce soit : il faut s'approcher en dansant. »


Vivre son rêve, malgré tout, elle voulait vivre son rêve. Pour ça elle prendrait des risques, elle en était parfaitement consciente, mais elle se sentait réellement capable de gérer. Il suffisait simplement d’éloigner au maximum les gens d’elle. Tant qu’elle n’entretenait qu’une simple relation de ‘connaissance’ il n’y avait pas de soucis à se faire, c’est-ce pas ? Alors pourquoi les gens de cette école avaient la fâcheuse manie de vouloir se lier avec elle ? Non mais sérieusement, pourquoi ne pouvait-on pas la laisser en paix ? Elle vivait seule depuis des années et s’en contentait très bien, pas besoin de la pitié des autres.

9h ce matin, cours de modern jazz. Comme toujours, Jyu’ s’était donné à son maximum, tentant de combler ses lacunes face aux autres élèves qui avaient pour la majorité déjà suivit des cours de danse, par son énergie. Jamais avant d’entrer à KUA, la jeune femme n’avait assisté à un cours de danse, apprenant seule avec pendant un temps des cours sur internet. Mais bon, Internet pour danser, ce n’est pas réellement la meilleure méthode. Rentrer à l’université avait d’ailleurs beaucoup surpris notre jeune coréenne, surpris mais extrêmement ravie, pour dire vrai, elle avait l’impression de rêver depuis qu’elle avait foulé pour la première fois le sol de KUA.

Mais si le rêve devenait cauchemars ? Bon rassurez vous, nous n’y sommes pas encore, et Jyu’ fait tout pour l’éviter. Elle fuit ses colocataires comme la peste – deux en particuliers pour ne pas les citer – essaie de ne pas trop côtoyer ses camarades de classe, restant toujours un peu en retrait, et a même fait circuler la rumeur sur sa malédiction. Car oui, si jamais vous avez entendu dans les couloirs qu’une jeune première année en danse du nom de Im Jyu Ni est maudite et qu’il ne faut mieux pas l’approcher si vous tenez à la vie, n’allez pas croire que c’est une mauvaise langue jalouse de la fillette qui a lancé ça sans penser aux conséquences, non,non. Ce n’est autre que la concerné qui a lancé ça en pensant justement aux conséquences. Enfin, à celles qu’elle aurait souhaitée, pas aux autres… Les autres conséquences ? Et bien il faut croire que KUA abrite de bonnes âmes souhaitant prouver qu’elles ne sont pas du genre à laisser une personne seule dans son coin, même si la personne en question à justement choisit d’être seule… De quoi rendre folle notre Jyu.

Et comme si ça ne suffisait pas de devoir fuir ses personnes en question, même les profs se montaient contre elle ! Monter une chorégraphie à deux ne dérange pas Jyu en soit, un travail en équipe ne voulait pas forcément dire devoir sympathiser avec son partenaire, on travaille et puis c’est tout. Non, le truc c’est que la partenaire de Jyu’ n’est autre qu’une jeune fille qui a justement décidé qu’être seule c’était trop triste et qui veut faire amie-amie avec Jyu. « No Way ! »

Notre jeune maudite a d’ailleurs tenté de prendre les devant en allant directement voir son professeur, pour changer de partenaire ou pour faire seule… Mais la réponse ne fut pas celle espérée.

    ▬ « Mlle Im, c’est un travail collectif. Vous ne pouvez donc pas le faire seule, soyez logique. De plus, les binômes sont déjà faits et vous ne pouvez pas en changer. Je suis certaine que Mlle Yoon et vous, vous entendrez très bien, ne vous en faites pas. »


Jyu avait envie de hurler. La question n’était pas de bien s’entendre ou non… Myung Hee avait l’air de quelqu’un d’adorable, là n’était pas la question. Enfin si justement ! Elle avait l’air tellement gentille que Jyu ne voulait absolument pas risquer d’être un danger pour elle. A-t-elle réellement besoin de rappeler ce qui est arrivé à sa dernière amie ? Autant dire que ça pouvait facilement anéantir les chances de carrière dans la danse… Et encore, si elle fuyait à temps pour ne pas simplement mourir.

Mais Jyu n’avait non plus pas le choix, elle ne pouvait pas se permettre de rater un exercice noté. Son rêve en dépendait… Mais la vie de Myung Hee pouvait également. Non, il suffirait que la jeune coréenne mette les choses au clair de suite. Sauf que dernièrement, mettre les choses au clair, ça ne marchait plus, à croire qu’elle parlait dans le vide. C’est donc en trainant des pieds que la danseuse arriva en salle d’entrainement, encore vide. Myung Hee ne devrait pas tarder, la prof avait réservé la salle une heure pour chaque binôme. Une heure ne serait certainement pas suffisant et elles devraient se revoir en dehors… A moins d’être hyper performante. Hum, Jyu Ni pouvait le faire et en une heure à tout casser, pas trop de risque de trop se lier… Bon compromis !

Allumant la musique, laissant résonner un air pop américain, la jeune femme commença à faire quelques mouvements histoire de s’échauffer un peu.

tenue : 1. 2.





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MessageSujet: Re: A curse on you   A curse on you Icon_minitimeJeu 10 Mar - 17:44

Ce jour-là, je devais me lever assez tôt pour ne pas être en retard à mon cours de modern jazz de neuf heures du matin. Mon réveil sonna donc vers sept heures. Pourquoi aussi tôt ? J'avais pris quelques habitudes depuis que j'avais côtoyé les cours de danse de Séoul, dont faire un étirement des muscles avant d'entamer une journée pleine de danse, et même sans. Cela me permettait d'éveiller chaque partie de mon corps pour être au top, et donc au niveau qu'exigeait cette école. Je ne rencontrais aucun de mes colocataires ce matin-là lorsque je descendis petit-déjeuner, et peut-être n'étais-ce pas plus mal. Non pas que je n'étais pas sociable, c'était juste que je ne voulais pas éparpiller mes forces vitales en discussion. Je me douchais puis m'habillais, et attrapais finalement un sac de sport avant que quitter la résidence pour arriver à l'heure dans l'aile réservée aux personnes telles que moi, c'est-à-dire aux danseurs.

Arrivée dans la salle, je me changeais discrètement dans un coin pour ne pas être gênée lors du cours, et commençais à m'échauffer en près d'une des barres installées près des miroirs. Quelques minutes plus tard, le professeur annonça que ce jour-là, le travail se ferait en binôme que les élèves eux-même devaient faire, et rapidement pour ne pas perdre de temps, et également parce que nous-n'-étions-plus-des-gamins-pour-la-majorité d'après ce même professeur. Il notait au fur et à mesure les groupes, et je remarquais que Im Jyu Ni, une jeune fille qui suivait pratiquement les mêmes cours que moi restait seule, à l'écart. J'avais entendu bien sûre les rumeurs qui couraient à son sujet, du fait qu'elle était soi-disant maudite, et que tous les gens qui se liaient avec elle avaient ensuite des problèmes ou mourraient. Ce n'était pas de la pitié que je ressentais envers elle, mais plutôt de la compréhension, car il m'était également arrivé de me retrouver seule -bien que contre mon gré-. Je ne pouvais pas voir une fille qui avait l'air si triste se détruire comme ça. Et si elle devenait célèbre ? Allait-elle continuer d'éviter les gens de cette manière ? Je m'avançais vers le professeur d'un pas assurée, continuant par la même occasion de m'échauffer.

« Monsieur, je voudrais me mettre avec Im Jyu Ni si c'est possible», dis-je d'une voix forte pour que la concernée entende.

Il me gratifia d'un sourire et me répondit que justement il ne restait que nous deux, ce qui me soulageait : elle n'aurait pas de raison de refuser ma collaboration. Mes camarades de cours me regardaient d'un air dubitatif, se demandant si j'étais folle ou si j'avais besoin de sensations fortes dans ma vie en ce moment. Je m'éloignais à nouveau pour rassembler mes affaires, puisque nous allions travailler dans une salle d'entraînement nous étant réservée, pendant une heure entière. Un rapprochement en vue ? Cela allait être difficile, puisque cette fille rejetait tout le monde. Je l'entendis demander au professeur s'il était possible de travailler seule, et je me crispais dans l'attente de la réponse.

« Mlle Im, c’est un travail collectif. Vous ne pouvez donc pas le faire seule, soyez logique. De plus, les binômes sont déjà faits et vous ne pouvez pas en changer. Je suis certaine que Mlle Yoon et vous, vous entendrez très bien, ne vous en faites pas. »

Fiouf, j'avais eu de la chance que les dieux soient de mon côté ce matin-là. Jyu Ni n'avait plus de raison de ne pas collaborer. Je devinais qu'elle, au contraire, ne devait pas être contente de cette réponse, puisqu'elle se dirigea d'un pas lourd avec ses affaires dans la salle d'entraînement que l'on nous avait indiqué. Je terminais de m'échauffer et suivais donc avec mes affaires le chemin précédemment emprunté par ma coéquipière-qui-en-faite-ne-voulait-pas-de-moi. Lorsque j'arrivais, la jeune fille était déjà en train de s'échauffer avec de la musique pop américaine : elle ne perdait vraiment pas de temps. Mais si nos relations n'étaient pas conviviales, notre chorégraphie n'allait sûrement pas avancer. Je soupirais et passais finalement le pas de la porte, puis déposais mes affaires dans un coin. Je m'approchais de la chaîne hi-fi, et baissais légèrement le son, de manière à ce qu'elle puisse m'entendre lorsque je lui parlais, et vice-versa. Je lui fis un de mes plus beaux sourires avant de lui adresser la parole pour la première fois depuis la début de l'année.

« Annyong-haseyo ! Je m'appelle Yoon Myung Hee et je suis ta coéquipière pour aujourd'hui. J'espère que l'on fera du bon travail ensemble, bien que je n'en doute pas ! Fighting !»

Je m'avançais vers le milieu de la salle afin de m'échauffer à mon tour avec de la musique, en arborant une expression sereine malgré une légère appréhension en attente de sa réponse. Mais il fallait positiver : au moins, Jyu Ni ne s'était pas retrouvé toute seule, ce qui était déjà un bon début.





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MessageSujet: Re: A curse on you   A curse on you Icon_minitimeMer 16 Mar - 16:10

Le but de Jyu Ni en entrant à KUA avait toujours été très clair dans sa tête, elle voulait danser et vivre son rêve. Pour protéger les autres, elle avait décidé de vivre seule, sans se lier, mais son rêve elle y tenait. C’était ce qui la faisait avancer malgré tout, ce qui lui permettait de se lever le matin avec tant de facilité, ce qui lui donnait sa force. Les autres, amis, famille, amant, elle n’en avait pas besoin tant qu’elle pouvait danser. Rien n’avait plus d’importance pour elle que sa passion. Rien excepté peut-être sa malédiction. Parfaitement consciente de ça, Jyu Ni s’était promis que si jamais elle n’arrivait pas à rester à l’écart des autres dans l’université, elle quitterait simplement l’école. Vivre de sa passion, okey, mais en risquant la vie d’autre personne ? Jamais. Elle ne le supporterait pas, trop de gens étaient déjà mort par sa faute.

Danser, c’était évacuer toutes les tensions de son corps. Elle en avait besoin, c’était le seul moment où elle se dévoilait telle qu’elle était réellement aux autres. Danser en attendant Myung Hee était le moyen de se préparer à faire fasse à la jeune femme. En face d’elle, Jyu Ni savait qu’elle devrait revêtir son masque. Un masque d’arrogance, de froideur, de rigidité. Elle devait se montrer hautaine, pleine de vanité, presque méchante pour lui hotter toute envie de s’approcher d’avantage d’elle. Peut-être aurait-elle réagit différemment si ce n’était pas la jeune femme en question qui avait demandé à être son binôme… Peut-être aurait-elle juste été froide et sérieuse. Rigide, mais pas assez pour qu’elle soit détestée. Mais non, à présent le but que Jyu Ni se fixait c’était d’être bel et bien détestée par la jeune femme, oui, détestée.

Lorsque le volume de la musique baissa, Jyu Ni s’arrêta sans se retourner pour autant, apercevant Myung Hee dans le grand miroir qui lui faisait fasse. Elle prit une grande inspiration pour se concentrer dans le rôle qu’elle allait à présent jouer pendant l’heure à venir, rôle dont elle connaissait à merveille toutes les facettes, ce rôle c’était presque elle… Non, c’était son contraire en réalité, mais elle le jouait tellement qu’il était devenu son « elle » public.


    ▬ « Annyong-haseyo ! Je m'appelle Yoon Myung Hee et je suis ta coéquipière pour aujourd'hui. J'espère que l'on fera du bon travail ensemble, bien que je n'en doute pas ! Fighting ! »


Jyu Ni savait qu’elle ne devait pas se laisser « séduire » par la gentillesse de la jeune femme. C’était cette gentillesse qui pourrait causer sa perte à Myung Hee… Jyu’ n’était pas la bonne personne sur qui l’appliquer, il ne fallait pas, elle ne le souhaitait pas et elle devait simplement le faire comprendre.

Laissant un certain temps le silence planer dans la pièce, uniquement brisé par la musique de fond, Jyu Ni se tourna vers Myung Hee, l’observant d’un visage fermé s’échauffer. Elle ne prit pas la peine de se présenter, sa coéquipière savait déjà son nom, elle se contenta de la fixer. Avant de simplement articuler froidement.

    ▬ « La musique. Elle te convient ? »


A comprendre, pour l’exercice. Parler par phrase courte faisait partie de la stratégie de Jyu Ni. Ca et être très claire dans ses intentions de rester une complète solitaire endurcie. Si dur à comprendre ? Jyu Ni comprenait pas le besoin des gens à ne pas vouloir la laisser en paix, elle ne demandait rien d’autre que de vivre simplement seule. Elle, la danse et ses briquettes à la fraise. Elle ne voulait rien d’autre et n’avait besoin de rien d’autre. Où était le mal ?

Elle s’approcha de Myung Hee de quelques pas, attendant quelques minutes quand d’articuler à nouveau très distinctement pour être certaine que la jeune femme comprendrait parfaitement les paroles. Elle devait les comprendre car il n’en serait pas autrement.

    ▬ « Je te préviens. On fait l’exercice ensemble, en une heure, et c’est tout. »


Le regard froid de Jyu fixait la jeune femme, elle ne voulait pas être si froide et si directe, mais c’était pour son bien. Elle avait l’air trop gentille pour risquer qui lui arrive quoi que ce soit. Chaque parole prononcée était en parfaite opposition avec le caractère de Jyu Ni, mais elle assumait et devait se montrer ainsi.

    ▬ « Jamais on ne sera amie. »


Voilà, c’était dit, c’était clair. Sans attendre de réponse, elle reprit quelques mouvements de danses histoire d’évacuer la frustration de devoir se montrer si froide, deux secondes de répits sans le masque avant de le remettre à nouveau.





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MessageSujet: Re: A curse on you   A curse on you Icon_minitimeMer 16 Mar - 18:53

Après m'être présentée, je m'étais attendu à ce que Jyu Ni fasse la même chose. En effet, je ne lui avais jamais parlé, et comme il était de tradition dans le culture coréenne - enfin, c'était le cas dans l'éducation que j'avais reçu -, la réponse se devait d'être immédiate. Si bien que je fus étonnée lorsque je vis, ou plutôt, n'entendis rien de la bouche de la jeune fille. La musique de fond se fit maîtresse de la pièce durant instant qui parut une éternité pour moi, et c'est seulement quelques minutes plus tard qu'elle daigna lever les yeux vers elle, et articula quelques mots. Articula, parce qu'elle semblait le faire de manière forcée, à en juger par le visage sans expression de sa coéquipière.

« La musique. Elle te convient ? »

J'étais tellement surprise sur le coup, que je ne fis qu'acquiescer de la tête. La musique que Jyu Ni me convenait parfaitement, et je voulais le lui faire savoir de ma propre voix, mais quelque chose me disait que, même si elle ne m'avait pas plu, elle ne l'aurait pas changé. Bah. Il fallait de toute façon savoir danser sur n'importe quelle musique lorsque que l'on pratiquait cette discipline artistique. Le ton de Jyu Ni n'eut même pas l'effet qu'elle avait escompté. Je pensais que, peut-être cela l'avait gêné que je baisse le son, ou que je la dérange en pleine échauffement. Je la vis se rapprocher de quelques pas vers moi, et me fixer encore pendant quelques minutes, avant de continuer de parler.

« Je te préviens. On fait l’exercice ensemble, en une heure, et c’est tout. »

Il ne me semblait pas avoir entendu que Jyu Ni était étrangère, ou n'avait pas habité en Corée ou quelque chose de ce genre. Pourtant, elle ne me parlait qu'avec des phrases courtes et bien construites, comme justement un novice en coréen l'aurait fait. Et elle articulait distinctement chaque syllabe, de peur que je ne la comprenne pas. Si elle essayait de me suggérer quelque chose par derrière ces phrases, je n'arrivais pas à comprendre pour l'instant. De toute manière, il fallait bien que la solitaire me parla beaucoup plus durant l'exercice : c'était bien un travail en commun. Si nous le faisions de part et d'autre, le professeur le remarquerait sûrement, avec ses bons yeux de professionnels. Elle voulait le terminer en une heure ? Et bien sa coéquipière devrait communiquer beaucoup plus pour que le résultat se fasse sentir. Je ne quitterais pas la salle sans avoir le droit à une chorégraphie p-a-r-f-a-i-t-e. Bâclé ne faisait pas parti de mon vocabulaire, seulement lorsque je parlais des autres. Je lui répondis donc sans attendre plus longtemps, avec un sourire aux lèvres.

« Si tu veux terminer en une heure, il va falloir que tu sois plus bavarde que ça.»

C'est alors que je remarquais le regard froid dont me gratifiait ma coéquipière, et je me souvins alors à qui je parlais. Jyu Ni la maudite. J'avais été tellement absorbée par ma rencontre avec elle et le travail à fournir, que j'en oubliais de quel statut elle bénéficiait à l'université. Et c'était ce qui expliquait ces phrases courtes et dénuées de sentiments. Elle essayait tant bien que mal de me garder à distance, pour ne pas risquer de me blesser ou de me tuer. Ah, les superstitions, je n'avais jamais voulu y croire. Enfin, je ne savais pas vraiment ce qui était arrivé dans la vie de la fille qui se tenait près de moi, ou ce qui était arrivé aux personnes qui la côtoyaient, mais cela ne m'arriverait sûrement pas. Et il fallait maintenant que je l'aide à s'en rendre compte. En ce moment, j'avais vraiment tendance à aider les personnes en difficulté sociale. Je n'avais pas connu ça avant, ce qui me rendait encore plus méfiante. J'allais peut-être essayer de me rapprocher d'elle, mais Jyu ne parviendrait peut-être pas à voir derrière le mur qui me protégeait depuis si longtemps qui j'étais réellement. Personne n'y était arrivé de toute manière. J'entendis une nouvelle fois la voix la jeune fille, plus froide que jamais.

« Jamais on ne sera amie. »

J'étouffais une exclamation en entendant ces paroles. Cela venait justifier ce que je venais de penser : Jyu Ni essayait de garder ses distances avec moi, et voulais carrément m'éloigner d'elle maintenant. Sans rien faire paraître, elle se remit à s'échauffer en effectuant quelques mouvements simples de danse. Je répondis après un temps de pause, en ne la quittant pas des yeux.

« De un : ne jamais dire jamais. De deux : dis-moi toutes les méchancetés que tu veux, tu n'arriveras pas à m'éloigner, je suis vraiment très têtue, trop têtue pour toi. »

Je fis une légère pause, pour lui laisser le temps d'assimiler ce que je venais de lui dire. Ce que je disais était la stricte vérité : j'étais vraiment très têtu, tellement que personne n'avait jamais réussi à me détourner de mon rêve, et tellement que j'avais quitté ma famille pour le réaliser.

« De trois : je te rappelle qu'on doit travailler ensemble, c'est-à-dire toi et moi. Donc il faudrait que tu parles un plus pour que ça ait vraiment l'air d'être un travail en commun, et surtout, qu'on obtienne un résultat proche de la perfection, voire parfait. Je me fiche que tu veuilles rester seule dans ton coin, mais lorsqu'il s'agit de danse, je ne le tolérerais sûrement pas lorsqu'il s'agit de la danse, et je pense que tu devrais comprendre mon point de vue. »

Je me montrais assez cru dans mes propos envers Jyu Ni. Mais c'était dans mon caractère de dire les choses comme elles étaient -dans la majorité des cas -, je ne pouvais vraiment pas m'en empêcher, quitte à ce que ça fasse mal. Je conclus finalement ma tirade, avec un argument des sensibles.

« Et enfin, de quatre : ne t'inquiète pas pour moi, je vais très bien, je ne compte pas tomber des escaliers ou m'étouffer avec une briquette à la fraise pendant un bon bout de temps, en faite, tant que je n'aurais pas abouti à mes rêves. Alors arrête avec ce masque, tu ne m'impressionnes pas.»

Voilà, j'avais été clair, et seul sa réponse me dirait si j'avais eu raison de tout lui déballer de cette manière. Le mal était déjà fait, si mal il y avait.






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MessageSujet: Re: A curse on you   A curse on you Icon_minitimeJeu 17 Mar - 0:20

Elle ne s’en rendait pas compte. Myung Hee ne s’en rendait pas compte à quel point elle pouvait rendre les choses bien plus difficile pour Jyu Ni. Ne pouvait-elle pas simplement adopter un comportement neutre avec elle ? Jyu ne lui demandait même pas d’être froide ou inamicale avec elle, non, elle voulait juste qu’elle ne cherche pas à être plus qu’une simple partenaire une fois pour un exercice. Elle n’était pas idiote, elle savait parfaitement qu’un exercice à faire à deux nécessité une certaine communication, elle était également prête à y mettre du siens… Si seulement la jeune femme en face d’elle pouvait arrêter de vouloir passer outre les barrières misent en place par Jyu. Si elles étaient là, ce n’était pas pour faire jolie.

La musique lui convenait. Honnêtement, Jyu s’en préoccupait peu. C’était surtout histoire de jeter un froid. Jouer la fille autoritaire qui n’aime pas qu’on la contredise. La danseuse sembla surprise. Quoi ? Oui, elle ne c’était pas présentée, au moins elle donnait la couleur. Et puis Jyu Ni avait une excuse pour son manque de politesse, excuse de mauvaise foie certainement, elle connaissait parfaitement les codes de bonne conduite et faisait simplement exprès de ne pas les appliquer mais quand on grandit sans parents et qu’on fait peur autour de soit, il n’est pas si surprenant qu’elle n’ait pas reçu une « bonne » éducation ni qu’on ne lui ait pas inculquée les valeurs coréennes.

    ▬ « Si tu veux terminer en une heure, il va falloir que tu sois plus bavarde que ça.»


La question n’était pas là. La question était de mettre les choses au clair avant de commencer. Si c’était aussi clair pour Myung Hee que ça pouvait l’être dans la tête de Jyu, il n’y aurait pas de problème, et que la jeune femme ne se fasse pas de soucis, notre petite maudite était parfaitement capable de tout mettre de côté une heure pour se concentrer à fond sur quelque chose, elle en était capable si elle savait que la personne en face d’elle n’essaierait pas de se lier à elle, dans le cas contraire, elle restait obnubilée par les risques qu’encourait la personne. Donc la balle était dans le camp de Myung Hee, voulait-elle que Jyu se concentre à fond sur leur travail ou préférait-elle devenir amie ? Les deux choix n’étant pas compatibles.

    ▬ « De un : ne jamais dire jamais. De deux : dis-moi toutes les méchancetés que tu veux, tu n'arriveras pas à m'éloigner, je suis vraiment très têtue, trop têtue pour toi. »


Puéril. Pas d’autres mots ne vinrent à Jyu. Le seul qu’elle trouvait pour définir la réponse de Myung Hee. Quel besoin avait-elle à vouloir être amie avec quelqu’un qui ne voulait pas la voir ? Puéril & pure caprice. Et croyait-elle vraiment être plus têtue que Jyu Ni ? Une vie entière ou presque à s’en tenir à ce choix qu’elle avait fait des années auparavant, il en faudrait plus qu’une camarade têtue pour la faire changer d’avis. Beaucoup plus.

    ▬ « De trois : je te rappelle qu'on doit travailler ensemble, c'est-à-dire toi et moi. Donc il faudrait que tu parles un plus pour que ça ait vraiment l'air d'être un travail en commun, et surtout, qu'on obtienne un résultat proche de la perfection, voire parfait. Je me fiche que tu veuilles rester seule dans ton coin, mais lorsqu'il s'agit de danse, je ne le tolérerais sûrement pas lorsqu'il s'agit de la danse, et je pense que tu devrais comprendre mon point de vue. »


Sur ce point, il y avait une clair mécompréhension de la jeune femme. Jyu Ni était tout à fait ouverte à faire ça, mais uniquement lorsque la situation sera clair et nette. Travailler, okey, plus, jamais.

    ▬ « Et enfin, de quatre : ne t'inquiète pas pour moi, je vais très bien, je ne compte pas tomber des escaliers ou m'étouffer avec une briquette à la fraise pendant un bon bout de temps, en faite, tant que je n'aurais pas abouti à mes rêves. Alors arrête avec ce masque, tu ne m'impressionnes pas.»


Autant Jyu Ni pouvait encaisser les autres sans remarques, autant cette dernière eut pour effet de faire rire la jeune maudite. Un rire jaune et mauvais. Un son qui ne sortait que rarement des lèvres de la jeune femme, très bref, ce qui le rendait encore plus froid et saisissant. Elle s’approcha de Myung Hee, près, très près, face à elle, plantant ses yeux dans ceux de la jeune femme et ne se laissant pas impressionner par sa taille supérieure à la sienne. Elle brisait de nouveau tout code de bonne conduite ouvertement, encore une fois, c’était son but. Elle prit soin de parler bas d’un ton encore plus froid qu’auparavant.

    ▬ « Tu trouves ça drôle ? Tu crois qu’on choisit réellement ces choses là ? Ne sois pas naïve. »


Un sourire mauvais sur les lèvres, un léger rictus et un regard presque effrayant. On pouvait facilement penser qu’elle s’amusait de la « malédiction », en ce moment précis, que les conséquences n’étaient pour elle qu’un jeu. Pire, comme si elle était responsable directement par ses actes et non pas seulement sa présence de sa malédiction. Myung Hee voudrait-elle encore s’approcher de Jyu Ni si elle venait à croire que c’était elle la cause « physique » de tous les accidents qu’elle avait provoquée. Et si elle avait mis le feu elle-même ? Tout comme le poison ?

Mais en réalité, Jyu Ni bouillonnait à l’intérieur. Se retenant de demander à Myung Hee si elle pensait réellement que ses parents avait compté avoir un accident de voiture, si son oncles, sa tante et ses cousin avaient eux aussi compté se faire brûler vif… On ne compte pas mourir, on meurt point ! A ces côtés, on meurt c’est tout, qu’on le compte ou non ! Mais elle se tût. Laissant sa rage invisible en elle, la canalisant, l’enfouissant.

Elle recula de quelques pas, retrouvant une distance tout ce qu’il y a de plus correcte. Elle fixa Myung Hee légèrement plus neutralement. Cherchant des mots moins brutaux que ceux lui venant en ce moment même. Enfin elle prit la parole.

    ▬ « Je vais être claire. Je ne veux pas être ton amie. Ca ne sert à rien d’insister sur ce point. »


Elle faillit rajouter que c’était complètement idiot de vouloir être amie avec quelqu’un qui ne voulait rien à faire avec vous, mais ravala ses paroles, souhaitant se concentrer sur l’essentiel.

    ▬ « Si tu veux qu’on puisse travailler ensemble, il faut que ça soit clair. Si ça l’ait, faire cet exercice ne me dérange pas, tant que ça reste strictement « professionnel », je peux tout à fait t’adresser la parole. »






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MessageSujet: Re: A curse on you   A curse on you Icon_minitimeJeu 17 Mar - 19:45

Après avoir énoncé ma dernière condition de travail, j'entendis un rire sortir de la bouche de ma coéquipière, mais pas n'importe quel rire. Un rire qui vous donnait pas chair de poule, froid et à cause duquel vous n'arriviez pas forcément à contrôler vos émotions : vous aviez envie tout simplement de vous éloigner de la personne qui en était la cause, et de l'oublier. Mais j'étais de ces personnes sur lesquelles cela n'avait aucun effet. Je pouvais regarder des films d'horreur que ça ne me faisait vraiment, mais alors vraiment rien du tout. Suite à ça, je vis Jyu Ni s'approcher près de moi, et me regarder droit dans les yeux. J'étais légèrement plus grande qu'elle, si bien qu'elle dut lever la tête pour être à la hauteur de mon regard. Sa bouche s'ouvrit et laissa sortir des paroles encore plus froides que précédemment.

« Tu trouves ça drôle ? Tu crois qu’on choisit réellement ces choses là ? Ne sois pas naïve.»

Je ne croyais pas ces choses-là, du genre on-ne-choisit-pas-sa-destinée et mon-destin-est-déjà-tout-tracé, et en conséquence laisse-moi-avec-mon-châtiment. On pouvait choisir ce que l'on voulait faire, comme moi j'avais choisi de quitter ma famille et de me consacrer à ma passion, et comme, malheureusement, Jyu Ni avait choisi de croire à cette réputation de fille maudite. Ces blessés, ces morts qui ont entouré la jeune fille qui se tenait là, cela n'avait dû être que des malheureuses conséquences, certes, mais morts à cause d'elle ? Non, franchement, elle ne parviendrait jamais à me faire gober une chose pareille. Je ne trouvais cela pas drôle comme elle osait le supposer, au contraire : cela me semblait affreux d'en arriver à penser de telles choses.Un sourire mauvais s'empara des lèvres de Jyu, ce qui la faisait paraître sous un jour assez cruel qui ne lui allait pas forcément. En même temps, je ne l'avais encore jamais surprise en train de sourire, mais elle était sûrement beaucoup plus joli lorsqu'elle le faisait. Je décidais de ne pas répondre à sa provocation, et elle recula de quelques pas, retrouvant une distance normale. Elle continua tout de même de parler, mais cette fois-ci d'une voix plus neutre.

« Je vais être claire. Je ne veux pas être ton amie. Ça ne sert à rien d’insister sur ce point.»

Je relevais la tête dans sa direction, et la regardais sans ciller, avant de soupirer, lasse de ses imprécations qui n'allaient jamais avoir l'effet escompté. Je l'avais déjà précisé plus tôt : j'étais vraiment têtu. Je levais les yeux au ciel avant de lui répondre.

« Qui a dit que je voulais absolument être ton amie ? Si tu insistes, je ne resterais qu'une de tes camarades de classe qui ne fait que t'ennuyer à essayer d'instaurer des relations un minimum cordiales.»

Après tout, il fallait être réaliste : cela faisait peut-être trop longtemps que Jyu s'était laissé convaincre par cette stupide idée, et comme chez les drogués, il fallait éviter tout changement brusque pour ne pas perdre la personne en question. J'allais donc la laisser un peu tranquille de ce côté-là, mais cela ne m'empêcherait pas de vouloir essayer de la refaire vivre totalement. Car même si la jeune fille devant moi semblait bien vivante, elle ne l'était que lorsqu'elle dansait, et je l'avais bien remarqué depuis le début de l'année.

« Si tu veux qu’on puisse travailler ensemble, il faut que ça soit clair. Si ça l’ait, faire cet exercice ne me dérange pas, tant que ça reste strictement « professionnel », je peux tout à fait t’adresser la parole.»

Évidemment que notre travail devait se faire de manière professionnel, je ne le tolérerais pas si cela en était autrement. Jyu Ni avait ses défauts, moi j'avais les miens, et cela consistait à travailler jusqu'à obtenir la perfection, et si on ne rentrait pas dans l'heure qui nous était donnée, je l'obligerais à rester jusqu'à ce que le résultat soit satisfaisant.

« Très bien, c'est tout ce que je voulais entendre. Du moment qu'on travaille ensemble et que tu me parles, ça me va. Le reste, on verra peut-être ça une autre fois.»

Je m'éloignais un peu plus de ma coéquipière, de manière à avoir plus d'espace libre, et je fis quelques mouvements d'échauffement supplémentaire. Lui parler avait un peu fait refroidi mes muscles, et je me devais de les étirer pour ne pas me blesser. Surtout que je n'avais vraiment pas le droit de me blesser avec Jyu Ni à côté, de peur qu'elle ne me fuit ensuite pour le restant de mes jours. Je m'arrêtais ensuite et me dirigeais vers la chaîne hifi pour augmenter le son et faire cesser toute discussion futile. On était quand même en cours de danse ! Je repris ma place initiale, et fermais les yeux pour m'imprégner de la musique que Jyu avait choisi.






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